Comboni, en ce jour

Dans une lettre à Elisabetta Girelli (1870) de Vérone l’on lit:
Nous sommes unis dans le Sacré-Cœur de Jésus sur la terre pour être unis ensuite au Paradis pour toujours. Il faut courir à grands pas sur les chemins de Dieu et de la sainteté, pour ne s'arrêter qu'au Paradis.

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N° Ecrit
Destinataire
Signe (*)
Provenance
Date
331
Autographe sur photo
1
Le Caire
13.11.1869
N° 331 (312) - AUTOGRAPHE SUR PHOTOGRAPHIE

ACR, Sez. fotografie



Le Caire, le 13 novembre 1869





332
Mgr. Luigi di Canossa
0
Le Caire
26.11.1869
N° 332 (313) - A MONSEIGNEUR LUIGI DI CANOSSA

ACR, A, c. 14/71





Vive Jésus, Marie et Joseph !

Le Caire, le 26 novembre 1869

Excellence Révérendissime,



[1983]
Je suis affligé de la mort de la Supérieure des Canossiennes de Hong-Kong. On m'a écrit de là-bas que la tombe de la pieuse femme a été inondée de larmes.

Notre Vénérable Monseigneur le Délégué Apostolique part demain pour Rome. Il porte avec lui notre cœur à tous. Mais c'est moi qui ressens davantage le chagrin de la séparation, parce que j'éprouve pour lui une profonde reconnaissance. Si à l'amour pour la vérité et la justice, ce digne et vénérable Prélat n'avait pas joint une grande bonté et charité pour nous, nos Instituts auraient déjà disparu. S'ils existent et s'ils se développent, nous le devons au zèle et à la charité de Monseigneur Ciurcia qui, bien que chargé d'une mission importante et difficile, puisque sa position en Egypte est très délicate, a été pour nous un Père et un protecteur attentif.

Notre bien-aimé Père Pietro lui a demandé pour nous la Maison de Schellal, et Monseigneur fera des démarches pour nous à Rome. Je vous écrirai à ce sujet à Rome par le prochain bateau à vapeur, en adressant mes lettres à la Princesse Maria Assunta jusqu'au moment où je connaîtrai votre adresse dans la Ville Eternelle.


[1984]
En ce qui concerne ma venue à Rome pour tenter de régler quelques affaires et pour la collecte en Amérique, je vous écrirai mon projet par le prochain bateau à vapeur. Sachez que pour quitter l'Egypte, il me faut non seulement l'autorisation de Monseigneur le Délégué mais aussi celle de la Propaganda Fide, car je suis Supérieur d'Etablissements ; c'est ce que le Cardinal Barnabò m'a écrit l'année dernière.


[1985]
Compte tenu de tout cela, il est opportun que Votre Excellence prenne l'initiative comme si c'était une idée à vous, démontrez surtout qu'il faut de l'argent pour l'Œuvre d'Afrique et de Vérone, et que dans l'immédiat, il nous faut au moins 50.000 écus et que pour les trouver, vous avez besoin de Daniel Comboni (même si c'est un bon à rien, capable seulement de semer la confusion). De plus, à Rome, auprès du Couvent qui vient d'être supprimé, je dois réclamer la lingerie, la literie, etc., que Vimercati avait données pour les Africaines et que les Moniales de Monseigneur le Vice-Gèrant ont gardées abusivement.


[1986]
Quand vous aurez obtenu cela de Propaganda Fide, je viendrai à Rome et nous arrangerons tout. Nous trouverons même 100.000 thalers, malgré les temps difficiles et les tempêtes de toutes sortes qui se déchaînent, parce que Dieu veut cette Œuvre.

En ce qui concerne M. Girard, ne vous compromettez pas trop, ni dans les louanges ni par trop de considération. Il est bien connu à Rome, et Mgr le Délégué, Mgr. le Patriarche de Jérusalem et plusieurs autres Evêques français en savent long. Bien qu'il ait envoyé l'année dernière des lettres à tous les Evêques de France pour qu'ils aident le Bon Pasteur, il n'a toutefois même pas récolté un centime parce que le nom de M. Girard n'a pas de poids en France. De toute façon, je crois qu'il est mieux que Votre Excellence s'accorde avec Mgr le Délégué.

Hier, j'ai baptisé deux Africaines adultes, tenues sur les fonts baptismaux par deux Africaines, par Attilio Miniscalchi et par Bachit qui pleurait d'émotion.

Courage, Monseigneur ! offrez nos hommages au Saint-Père et bénissez nous tous.



Votre humble et dévoué fils

Abbé Daniel Comboni



P.-S. Le Comte Checco Miniscalchi, son fils et Bachit partent pour la Haute-Egypte et pour Assouan.






333
Card. Alessandro Barnabò
0
Le Caire
3.12.1869
N° 333 (314) - AU CARDINAL ALESSANDRO BARNABO

AP SC Egypte, v. 21, ff. 183-184v



Vive Jésus, Marie et Joseph !

Le Caire, le 3 décembre 1869

Eminent Prince,



[1987]
Après une année de respectueux silence je me présente à nouveau devant Votre Eminence, en ce jour consacré à la gloire de notre illustre Protecteur Saint François Xavier, dans la certitude de retrouver le cœur magnanime de Père que Votre Eminence ouvre même au plus indigne des ouvriers qui travaillent pour les saintes missions.


[1988]
Face à certains événements de la vie, il convient, souvent, de se mettre en adoration et de se taire ; la Providence divine sait bien accomplir jusqu'à la dernière syllabe le "diligentibus Deum omnia cooperantur in bonum". Bien que je fusse prêt dès le début de ma mission apostolique à tout souffrir avec une totale résignation pour la gloire de Dieu et pour le salut des pauvres Noirs, j'étais toutefois loin d'imaginer qu'après la tempête bien connue qui s'est levée à Rome et provoquée par Mgr. C....ex V.G..., j'aurais dû supporter peu après, en mission, la tempête provoquée par qui "edebat pane meos, quique magnificavit super me supplantationem". Ces deux épreuves visaient à ébranler la naissante Œuvre de la régénération des Noirs.


[1989]
Mais autant pour la première tempête à Rome que pour la deuxième en Egypte, je me suis jeté entièrement dans les bras amoureux de la Providence, prêt à faire et à souffrir ce qui plairait au Seigneur, dans la pleine certitude que la volonté de Dieu serait fidèlement accomplie. Le premier conflit fut résolu par l'infaillible magistère de la Sacrée Congrégation du Saint-Office, le deuxième devait être jugé par Votre Eminence et par mon très avisé Vicaire Apostolique qui, dans sa sagesse et prudence, aura réussi à éloigner les ténèbres et à faire briller et triompher la vérité.


[1990]
Heureux donc de tout ce que mes compagnons Camilliens, la naissante Œuvre et moi avons dû subir et surmonter, en bénissant toujours le Seigneur, et prêt à souffrir le centuple dans l'avenir pour le salut des pauvres Noirs, et après un si long silence, je m'apprête, en ces jours si solennels et sacrés du Catholicisme, à vous écrire deux lignes pour vous recommander avec ferveur et avec toutes mes forces la malheureuse Nigrizia, la partie de l'humanité la plus pauvre, la plus nécessiteuse, la plus délaissée. Je vous demande de favoriser, dans votre sagesse, tous les raisonnables efforts de ceux qui s'adonnent à collaborer à l'apostolat en l'Afrique.


[1991]
A quel point se trouve notre Œuvre, quelle est son importance, quels sont ses difficultés et ses espoirs, Votre Eminence le saura par le biais de notre incomparable et vénérable Vicaire Apostolique Monseigneur Ciurcia. Nous devons à sa sagesse et à sa protection, bien qu'à travers des obstacles et des expériences douloureuses, tout ce que nous avons fait avec la grâce divine.

J'ajoute que cette Œuvre, malgré les oppositions qu'elle rencontre de partout, prendra racine et progressera admirablement si la Providence nous garde encore longtemps cet Eminent Prélat qui, plus que tout autre, a compris, dans son étendue et dans sa variété d'éléments, l'importante et délicate mission de l'Egypte où il a su gagner le respect de tous, même des autorités gouvernementales et consulaires, ainsi que du Khédive, malgré l'esprit anti-catholique et franc-maçon qui règne ici.


[1992]
Il faudra une grande abnégation, de la prudence et de la patience pour vaincre les préjugés séculaires et les difficultés dues au travail pour le rachat des pauvres Noirs en Egypte, mais avec la grâce de Dieu nous y arriverons.

D'autant plus si Propaganda Fide a une attention particulière pour les missions de l'Afrique Centrale et pour la malheureuse condition des Noirs en Egypte pour lesquels nous avons jugé opportun d'organiser un apostolat spécial, qui donnera des fruits abondants au moment voulu.

Votre Eminence comprend bien l'importance de la réussite et du développement de cette Œuvre naissante laquelle, organisée selon le projet préalablement établi, doit donner de bons résultats non seulement en ce qui concerne son but essentiel et primaire, c'est-à-dire l'évangélisation des immenses tribus de l'Afrique Centrale, mais aussi en ce qui concerne son but accessoire et secondaire, à savoir l'apostolat parmi les Noirs en Egypte. Ce but secondaire, dont l'Œuvre s'occupe actuellement dans la plus grande discrétion, constitue à lui seul une importante mission.


[1993]
Je ne crois pas inutile de soumettre maintenant à l'attention de Votre Eminence un fait qui est en train de s'accomplir et qui pourra avoir de sérieuses répercussions sur les futurs intérêts du Catholicisme en Afrique Centrale.

Voici les termes de la question : Sir Samuel Baker, un anglican qui a découvert une partie des sources du Nil, a été chargé par le Vice-roi d'Egypte (et semble-t-il par le Sultan-même) d'une expédition dans les régions du Fleuve Blanc et des tribus de l'intérieur de la Nigrizia pour soumettre ces peuples à l'Egypte. Le Khédive veut faire croire à l'Europe qu'il entreprend cette conquête pour abolir l'esclavage ( ? ! ? !) dans ces régions. Ce célèbre explorateur est parti l'autre jour du Caire après m'avoir assuré qu'il avait à sa disposition sept grands bateaux à vapeur, de nombreuses barques, des armes, des canons, 3.600 soldats et de l'argent à profusion. Il a été nommé Pacha et Gouverneur général des tribus noires déjà conquises et à conquérir.


[1994]
Je termine cette lettre par une prière. Notre Œuvre naissante est complètement dépourvue d'objets de culte, j'implore donc de Votre Eminence la grâce de m'accorder quelque don de l'Œuvre Apostolique de Rome, spécialement quelques-uns des nombreux objets qui lors de la prochaine ouverture du Concile, seront offerts au Saint-Père pour les Missions de la part de certaines Sociétés de Dames de Belgique, de Hollande, d'Irlande, du Canada etc., comme certains journaux catholiques l'ont d'ailleurs annoncé. J'ai confiance que, dans le cas où ces dons seraient offerts au Pape, Votre Eminence exaucera mon humble pétition.

Nous formons les vœux les plus ardents pour une heureuse ouverture du Concile Œcuménique et pour sa bonne conclusion. Il sera riche de grands avantages, et apportera un remède salutaire à notre Société moderne qui est meurtrie.

Nos prières s'élèvent en particulier pour Votre Eminence qui aura une part importante dans ces assises.

Pour le moment, veuillez accepter, Eminence, mes humbles et respectueuses salutations ainsi que celles de mes chers compagnons, les Pères Carcereri, Rolleri et Franceschini. En embrassant votre Pourpre Sacrée, je me déclare dans les Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie



votre humble et dévoué fils

Abbé Daniel Comboni

Missionnaire Apostolique.






334
Abbesse M. Michela Mueller
0
Le Caire
8.12.1869
N° 334 (315) - A L'ABBESSE MARIA MICHELA MUELLER

AMN, Salzbourg



Le Caire, le 8 décembre 1869

Ma Révérende Mère,



[1995]
Vous devrez avoir une grande indulgence et miséricorde pour m'accorder à nouveau votre pardon. Vous avez eu la grande bonté de m'envoyer de Salzbourg, par le biais de Giuseppina Condé, de nombreux cadeaux accompagnés d'une très belle lettre. Et moi... je ne vous ai pas encore écrit. Je vous supplie de me pardonner.

J'ai été très occupé et malade, et j'ajoute que, même si je ne vous ai pas écrit, j'ai d'autant plus prié pour vous ainsi que pour votre saint monastère. Je suis encore très occupé et cela est la seule raison pour laquelle je ne vous ai pas encore écrit en allemand ; en effet, pour faire cela il me faudrait quelques heures, car cette langue si belle m'est encore difficile à écrire.


[1996]
Je ne trouve pas les mots pour vous remercier de votre très grande bonté et de votre générosité pour avoir récolté pour nous des aumônes, et pour être venue vous-même à notre secours. Vous êtes ainsi devenue collaboratrice et co-rédemptrice des pauvres Noirs. Je vous suis infiniment reconnaissant pour tout ce que vous m'avez écrit dans votre précieuse lettre. Oh ! Vraiment vous avez bien compris le sens de la participation missionnaire de la femme catholique et de la véritable épouse du Christ ! Une fois de plus, je vous en suis infiniment reconnaissant...

Tout ce que vous pouvez donner ou solliciter en faveur de l'œuvre divine de la conversion des Noirs, je vous prie de le faire parvenir directement au Curé de Saint Jacques à Cologne, Président de la Société pour le secours des pauvres enfants noirs, car il m'expédie fidèlement tout au Caire.


[1997]
Recevez aussi les remerciements de tous les membres de mes petits établissements. Nous prions tous beaucoup pour vous et pour vos filles, qui ont si bien éduqué notre chère Petronilla et qui continuent à faire ce que faisait Moïse pendant que Josué menait les batailles du Seigneur. Le jour de l'anniversaire de la mort de Petronilla, le 31 janvier, nous célébrerons un office funèbre avec une Messe chantée. Elle est déjà au ciel, et elle doit donc prier pour nous et pour les Noirs.

Nous avons été très édifiés par le comportement de Sa Majesté l'Empereur en Egypte. Par son exemple il a accompli une véritable mission parmi les Turcs. Il s'est montré chrétien en tout. A Suez, ainsi qu'au Caire, il a tout d'abord visité l'église et participé à la Sainte Messe. A Jérusalem il s'est prosterné devant les lieux sacrés et il s'est confessé au Père Heribert un Franciscain. Il nous a ensuite reçus devant tout le corps diplomatique.

Le bon exemple de notre Illustre Empereur a été vraiment digne d'admiration, tandis que l'Impératrice française a laissé un mauvais souvenir. En effet elle n'a visité aucune église ou institut, ni la Cathédrale d'Alexandrie, mais elle a consacré ses visites aux mosquées, aux harems, aux lieux de danse et à tous les autres monuments profanes.

Le cœur et l'esprit de Sa Majesté l'Empereur se sont montrés dignes du titre de Majesté Apostolique. Espérons qu'il se réfère à nouveau aux lois correspondant à ce titre.


[1998]
Depuis l'arrivée de Giuseppina j'ai baptisé encore de nombreuses Noires, dont sept sont plus âgées qu'elle. Je vous écrirai à ce sujet des détails très intéressants.

Pour le moment, je vous souhaite de bonnes fêtes de Noël et une heureuse nouvelle année. Exprimez ma vénération aussi à vos saintes filles et recommandez-moi à leurs prières.

Dans le Sacré-Cœur de Jésus, je me déclare votre serviteur.



Abbé Daniel Comboni

Missionnaire Apostolique



Texte original en allemand.






335
Père Luigi Artini
0
Le Caire
10.12.1869
N° 335 (316) - AU PERE LUIGI ARTINI

APCV, 1458/233



Vive Jésus, Marie et Joseph !

Le Caire, le 10 décembre 1869

Mon cher Révérend Père Provincial,



[1999]
Je n'ai pas l'intention avec ces quelques lignes de répondre à votre précieuse lettre ; j'y répondrai au moment opportun et posément.

Je souhaite à vous et à vos religieux, d'heureuses fêtes de Noël.

A la question plusieurs fois posée par nos deux chers Stanislao et Beppi qui veulent faire un pèlerinage en Terre Sainte, j'ai cru opportun de répondre positivement, car ils méritent d'être satisfaits. Ils ont beaucoup travaillé, et c'est bien qu'ils se ressourcent maintenant sur le tombeau du Christ et sur son berceau, et qu'ils reprennent ainsi un nouvel élan et une nouvelle vigueur pour se consacrer au salut des âmes. J'ai fait le même voyage avec le défunt Abbé Melotto en 1857. Jérusalem est un centre qui enflamme les cœurs pour le Christ. Vous êtes un bon Père, et vous approuverez ma décision. Je leur ai accordé 20 jours.


[2000]
Je ne vous écris rien d'autre, mais avec toute mon âme je vous recommande d'aider pour la conversion de l'Afrique. Nous avons de puissants et furieux ennemis, mais le Christ est plus fort qu'eux. Nous nous moquons de tous. Le Père Stanislao l'a bien compris. D'ailleurs, Saint Pierre et Saint Paul n'avaient-ils que des amis quand ils sont allés à Rome ? Nous marchons sur les traces des Apôtres et nous convertirons l'Afrique. Saint Camille, qui s'est montré honnête homme (malgré le Père Guardi et le malavisé Zanoni pour l'âme de qui j'ai peur), sera un puissant coopérateur, et pendant qu'il travaille pour l'Afrique, il conquerra aussi le Père Guardi, qui est d'ailleurs plein de mérites et pour lequel je professe une grande vénération.


[2001]
Il semble que même le Cardinal Barnabò, à qui j'ai eu l'occasion d'exprimer clairement mes raisons, soit devenu raisonnable. J'ai passé quelques jours à Ismalia, sur le canal de Suez, en compagnie de notre bien-aimé Père Girelli. Il est tellement content qu'il m'a dit que si cela dure encore longtemps, il mourra de consolation. Il est très aimé des Franciscains et il fait honneur à l'Ordre Camillien. Nous avons passé des soirées joyeuses. Nous avons partagé la même chambre.

Maintenant, je me recommande à votre cœur apostolique. L'Afrique noire est la terre la plus nécessiteuse et la plus délaissée du monde. Elle mérite donc tous nos sacrifices. Il faudra travailler beaucoup, sur place, à Paris, à Constantinople et à Rome ; mais avec la force de Dieu nous gagnerons. Il suffit que Dieu nous assiste lorsque nous aurons à souffrir, nous serons méprisés, ou bien nous mourrons pour le Christ et alors tout sera dans l'ordre.

Joyeuses fêtes et mille souhaits aux Pères Germano et Regazzini, à mon cher Bonzanini et à tous les autres, en particulier au vénérable Père Fondatore. A vous tout mon cœur.

Votre indigne

Abbé Comboni






336
P. Alfonso M. Ratisbonne
0
Le Caire
15.12.1869
N° 336 (317) - AU PERE ALPHONSE M. RATISBONNE

ADSP



Vive Jésus, Marie et Joseph !

Le Caire, le 15 décembre 1869

Très Révérend Père,



[2002]
Vous vous rappellerez sans aucun doute, mon vénérable et cher Père, les heureuses circonstances du mois d'octobre 1857, lorsque avec deux missionnaires jésuites de l'Afrique Centrale, les Pères Soragna et Fenek, j'ai eu le bonheur de faire le voyage à Jérusalem en votre compagnie et de visiter vos saintes Filles, les Dames de Sion, auxquelles vous avez eu la charité de demander de prier toujours pour l'Apostolat de l'Afrique Centrale. Or, la Providence a voulu que deux de mes chers missionnaires viennent en Terre Sainte pour puiser au tombeau du Sauveur et à la crèche de l'enfant Jésus, la force nécessaire pour sacrifier toute leur vie au salut et à la conversion des malheureux enfants de Cham d'Afrique Centrale.

Je renouvelle mes humbles prières à votre cœur d'Apôtre, dans la certitude que vos saintes prières et celles de vos dignes Filles seront exaucées.

L'hiver dernier, j'ai eu plusieurs fois le bonheur de rendre visite à votre digne et savant frère, le Révérend Père Théodore, l'illustre et pieux auteur de l'Histoire de Saint Bernard et de son Siècle, ainsi qu'aux vénérables Sœurs de Sion.


[2003]
Quelle fut l'émotion éprouvée par mon faible cœur ! J'ai trouvé là-bas l'œuvre de Dieu, le miracle de ce siècle d'erreurs en faveur des pauvres fils d'Abraham. Je suis convaincu par la vérité des faits et par un ensemble de circonstances de notre époque, que le royaume de Dieu pour les malheureux Israélites est en train de s'approcher, que les œuvres de Dieu réalisées par les vénérables Frères Ratisbonne en sont les instruments les plus forts et la plus heureuse initiative, et que Notre Dame de Sion est l'apôtre des descendants de ses ancêtres, du peuple élu.

C'est avec la plus vive émotion et le plus grand bonheur que je vous ouvre mon cœur. A une époque où beaucoup de chrétiens conspirent contre le Seigneur et son Christ, il me semble que le Sacré-Cœur de Jésus va se pencher avec un redoublement d'amour vers ceux qui donnent leur vie pour rétablir le Royaume des Cieux auprès de nos pères pervertis. Puisque tant de peuples, qui ont reçu le Baptême et la vie, refusent le Christ et qu'ils le crucifient à nouveau, le Sauveur va se pencher alors avec la surabondance de ses grâces sur les peuples qui sont encore assis à l'ombre de la mort.


[2004]
Les Instituts qui ont répandu votre sainte œuvre en France, en Angleterre, à Constantinople et en Terre Sainte, sont des instruments puissants de la charité divine ; et l'œuvre qui réconforte particulièrement l'esprit de la Foi catholique est le sublime foyer ardent de prières et d'œuvres expiatoires que vous avez fondé au Sanctuaire de "l'Ecce Homo ". Ah, les saintes filles de Sion obtiendront le pardon et la grâce pour les enfants de l'ancien peuple de Dieu. Elles réalisent le vœu de notre cher Jésus, à l'endroit même où les Juifs ont demandé que son Sang soit sur eux et sur leurs enfants. Elles réalisent la grande mission que le Divin Sauveur a confiée aux saintes femmes de l'Evangile sur le chemin de la Croix : " pleurez sur vous et sur les enfants de mon peuple ".

Je formule mes vœux et je prie toujours pour l'accomplissement des saints désirs que la Mère de Dieu vous a inspirés. Les temps s'approchent.


[2005]
Je vous prie de montrer à mes chers confrères, les Pères Stanislao Carcereri et Giuseppe Franceschini, vos Instituts de Jérusalem et de Saint Jean en Montana. Ils seront heureux d'admirer ces œuvres de Dieu qui d'ailleurs mettent en lumière une époque glorieuse dans l'Eglise, pour la conversion des Israélites et pour l'apostolat. Je vous supplie en même temps d'enflammer le zèle ardent des saintes Religieuses Filles de Sion afin qu'elles prient constamment pour la conversion des malheureux Noirs d'Afrique Centrale.

Pour mes nouvelles, il est inutile que je vous en donne ici ; vous en aurez par mes chers confrères.

A Paris plusieurs fois j'ai rendu visite à la Reine Isabelle II d'Espagne et à son mari Sa Majesté François d'Assise, qui m'ont parlé avec beaucoup d'enthousiasme et d'intérêt de vous et de votre sainte Œuvre. La première fois qu'il m'a vu, le Roi m'a salué en me disant : "Soyez le bienvenu mon révérend Père, Je me souviens bien de vous avoir vu à la Cour de Madrid. Je suis heureux d'exprimer ma sympathie, pour vous et pour votre Œuvre ; c'est une tâche bien difficile, etc.".


[2006]
J'ai confirmé que j'avais bien eu l'honneur de lui présenter mes hommages à Madrid, etc., et après huit ou dix minutes de compliments et de causeries sur les événements d'Espagne etc... le Roi, en présence de la Reine qui pleurait, m'a dit :

" Comment vont vos belles œuvres à Jérusalem ? " " Majesté, je n'ai pas de maisons à Jérusalem ; mes œuvres sont toutes au Caire". " Mais, mon Père, n'êtes-vous pas le très Révérend Ratisbonne ? " "J'en serais trop heureux, Majesté, si je pouvais avoir un millième des grandes vertus du Père Ratisbonne. Je ne suis qu'un modeste missionnaire de l'Afrique Centrale et je m'appelle Comboni, etc." " Ah ! je vous demande pardon, mon vénérable M. Comboni, mais moi je vous connais". Bref ! comme j'avais remarqué chez Sa Majesté une grande sympathie et un enthousiasme vraiment remarquable pour vous et pour vos saintes Œuvres, je suis allé le jour-même chez le Révérend Père Théodore, votre frère, pour l'informer de ce que m'avait dit le Roi, et pour le solliciter de lui rendre visite dans la certitude qu'il serait bien accueilli par lui et par la reine et que peut-être il pourrait en tirer beaucoup d'avantages pour ses Œuvres.


[2007]
J'ai trouvé ce Révérend Père un peu froid, et puisque je redoublais mes instances il m'a répondu : "Mon cher, je n'ai pas beaucoup de confiance dans les bonnes dispositions d'âme de cette Cour. Mon bien-aimé frère est allé en Espagne ; il a reçu un accueil aimable, mais jusqu'à présent il n'en a eu aucun avantage".

Il avait bien raison, car quoique ces deux illustres personnages m'aient moi aussi, bien accueilli et qu'en plus m'aient vivement encouragé pour la difficile Œuvre de la conversion de la Nigrizia, je crois toutefois qu'il sera dorénavant encore plus difficile d'en tirer profit.

Je vous supplie de prier le Seigneur afin qu'il nous accorde, pour l'apostolat en Afrique Centrale, des saints et zélés ouvriers de l'Evangile, Européens ou Indigènes. Restons toujours unis dans l'éternel amour de Jésus et de Marie.



Votre très dévoué et indigne confrère

Abbé Daniel Comboni

Texte original en français, corrigé.






337
Société de Cologne
1
Le Caire
17.12.1869
N° 337 (1152) - A LA SOCIETE DE COLOGNE

" Jahresbericht..." 18 (1870), p.12



Le Caire, le 17 décembre 1869

Brèves nouvelles





338
Mère Emilie Julien
0
Le Caire
23.12.1869
N° 338 (317) - A MERE EMILIE JULIEN

ASSGM, Afrique Centrale Dossier



Vive Jésus, Marie et Joseph !

Le Caire, le 23 décembre 1869

Ma chère et Révérende Mère,



[2008]
Votre lettre du 29 novembre m'a été remise ce matin. J'avais beaucoup espéré que vous m'auriez accordé Sœur Giuseppina de Tibériade mais, au contraire, vous m'enlevez aussi Sœur Marie Bertholon.

Vous êtes une Mère très bonne car vous m'avez aidé dans les moments les plus difficiles de mon Œuvre. Sans vous, un bon nombre d'âmes ne seraient pas entrées dans l'Eglise et au ciel à travers mon Œuvre. Vous avez été une véritable Mère pour Daniel Comboni et pour la Nigrizia. J'ai pour vous une reconnaissance qui durera toute ma vie.

Mais, par amour de Dieu, soyez notre mère et notre protectrice aujourd'hui et dans l'avenir. L'Œuvre va de l'avant de façon admirable.

Monseigneur Ciurcia, Délégué Apostolique, a manifesté à Rome toute son estime pour mon Œuvre. Il a réussi à rendre bienveillant le Cardinal et il faut que la Maison principale de mon Œuvre, confiée aux Sœurs de Saint Joseph, devienne très solide.


[2009]
Pour cela j'ai besoin de Sœurs et surtout d'une bonne et brave Sœur arabe. Sœur Maria Bertholon a soutenu avec une abnégation admirable les poids les plus rudes de la fondation ; pleine de zèle, de dévouement, de patience, très pieuse, active, très charitable, elle a travaillé admirablement et a gagné le cœur des Africaines qui l'aiment beaucoup et apprécient son zèle. Comment pourrais-je supporter qu'elle soit remplacée et éloignée d'une œuvre si utile et difficile qu'elle a si bien aidée ? Ma bonne Mère, je ne lui ai pas parlé de vos intentions et je ne lui ai pas dit que je vous ai écrit. Au contraire je vous prie de lui écrire une belle lettre d'encouragement afin qu'elle se dédie toujours au salut des âmes les plus abandonnées. Elle est très affligée parce que vous ne lui écrivez jamais. La bonne Sœur souffre, quoique rarement, de quelques petits découragements. Mais le soleil ne se couche jamais sans que le Bon Dieu ne l'ait consolée.

Dieu merci, nos Africaines sont toutes pieuses et de bonnes mœurs, nous pourrions les exposer dans une caserne de soldats, elles mourraient martyres pour conserver leur vertu. Mais il y en a certaines qui, de temps en temps, sont lunatiques et se montrent ingrates. Alors Sœur Marie et moi aussi souffrons de découragement, et elle dit : " Il est triste d'être payés d'ingratitude ! ". Mais cela passe vite.


[2010]
Dans plus de 100 lettres que les Africaines ont écrites à Vérone à leurs anciennes directrices,(par le biais du Comte Miniscalchi de Vérone) elles font plein d'éloges des Sœurs et surtout de Sœur Marie et de Sœur Madeleine, et elles déclarent expressément avoir trouvé dans les Sœurs de véritables mères.

Vous savez, Révérende Mère, que cela arrive dans les missions et dans les communautés. Pour le reste, Sœur Marie va très bien. Il est difficile de trouver deux Sœurs si bonnes, si patientes et si dévouées comme Sœur Marie et Sœur Madeleine. Cette dernière est un ange, très pieuse, très docile, très dévouée, toujours gaie et satisfaite. Elle est admirée (sans le savoir) par sa Supérieure et par les Africaines. Sœur Madeleine est le portrait de Saint Stanislao Koscka. Permettez-moi donc de vous prier de ne jamais songer à me retirer ces deux dignes Sœurs. Elles ont assisté l'Œuvre dans les moments les plus difficiles, et je tiens beaucoup à ce qu'elles y restent pour toujours. Je vous prie d'écrire à toutes deux une belle lettre ; elles vous considèrent comme Jésus Christ.


[2011]
Je tiens pour sûr que Sœur Marie et Sœur Madeleine resteront dans mon Institut car il m'est impossible d'en trouver deux autres plus généreuses.

Je me recommande aussi à votre maternelle charité pour obtenir une Sœur arabe, qui soit généreuse, bien instruite et qui sache lire et écrire l'arabe. Il faut une Institutrice indigène qui soit une Sœur. Les Africaines ainsi que Sœur Marie et Sœur Madeleine en tireront profit. Il faut aussi une Sœur pour le ménage. Sœur Marie travaille beaucoup et elle est très économe. Je vous assure que dans les conditions où nous nous sommes trouvés, elle a fait même trop, mais elle ne peut pas arriver à tout faire. Si vous croyez que Sœur Véronique convient, je suis heureux de l'accueillir dans notre maison. Je me permets seulement cette observation : Sœur Marie est très humble, et elle ne tient pas à être nommée Supérieure. Je crois toutefois qu'il ne faut pas lui enlever la charge de Supérieure sauf au cas où il serait possible de nous accorder une Supérieure parmi les plus anciennes de l'Institut, comme par exemple, la Supérieure de l'Hôpital de Jérusalem, la Mère Assistante, etc.

Enfin, je me remets à votre grande capacité de discernement. Pensez-vous, ma Mère, pouvoir accorder à notre Institut cette sainte Religieuse, l'actuelle Supérieure de l'Hôpital de Jérusalem ? Elle est assez âgée et fatiguée : l'air est magnifique au Vieux Caire. Ce serait de tout repos pour elle. Elle est très vénérée par Sœur Marie et par les Africaines. Par sa seule présence, elle ferait un grand bien à nous tous. L'Institut du Vieux Caire est en train de devenir très important. Sous sa direction, Sœur Madeleine pourrait devenir une Supérieure très accomplie à même de diriger les autres maisons pour jeunes filles africaines que je compte fonder.


[2012]
Avec mes ressources actuelles fixes, je peux assurer pour toujours :

la maison payée et meublée, 2) 4.000 francs par an. Avec un peu de patience je pourrai augmenter beaucoup cette somme. Vous savez que les Africaines travaillent. Or, si vous croyez pouvoir accepter en ce moment ces modestes conditions, nous serons heureux de ne nous intéresser qu'à la direction spirituelle et de n'avoir aucun contrôle sur les autres choses, surtout sur l'économie qui nous prend énormément de temps. Si vous êtes d'accord, je me charge moi-même de mettre tout de suite au courant Monseigneur le Délégué. Naturellement il faut former les Africaines afin qu'elles deviennent des apôtres dans leur nation en suivant mon Plan, qui est considéré par le Délégué et par tous, comme le système le plus sûr pour évangéliser l'Afrique Centrale.

Ma Mère, je vous demande de venir à mon secours. Sœur Elisabeth est chez nous, Sœur Marie n'a pas de remarques à faire, elle reste volontiers avec les filles africaines. A propos de cette Sœur (qui d'ailleurs est bonne ) nous n'en parlerons qu'après nous être accordés sur la Sœur arabe et sur ce que je viens de dire.

L'actuelle Supérieure de l'Hôpital me semble très bonne et très prudente, c'est une vraie religieuse. Je suis désolé pour le départ de l'incomparable Sœur Eufrasie qui était Assistante. Notre Mère Caterina Valerio de Vérone, franciscaine, est à Jérusalem. Je ne peux rien dire sur ce qu'elle fera. Evidemment, je ne peux pas compter sur une seule Sœur. Je ne peux prévoir à présent ce qu'il adviendra d'elle, je ne connais pas ses intentions. Les Pères Stanislao et Giuseppe sont aussi à Jérusalem.

Veuillez accepter les souhaits de bonnes fêtes et d'une heureuse bonne année de la part de nous tous. Saluez de notre part Sœur Céleste, Sœur Raphaëlle et toutes les autres.



votre dévoué fils

Abbé Daniel Comboni



Texte original en français, corrigé.






339
Abbé Gioacchino Tomba
0
Le Caire
25.12.1869

N° 339 (319) - A L'ABBE GIOACCHINO TOMBA

AMV, Cart. "Missione Africana"

Vive Jésus, Marie et Joseph !

Le Caire, le 25 Décembre 1869

Mon cher Abbé Gioacchino,

[2013]
Je profite du départ de Bachit pour vous écrire quelques lignes et pour souhaiter à l'Institut masculin et féminin de bonnes fêtes de Noël et de Nouvel-An. Je ne vous donne pas de mes nouvelles, car Bachit vous mettra au courant de tout. Je me recommande seulement à vos prières et à celles de l'Institut.

Les neuf élèves de Vérone, grâce à Dieu, se portent bien, elles accomplissent bien leur devoir, et elles sont toutes bonnes. De temps en temps, cependant, quelques-unes d'entre elles sont lunatiques, mais habituellement elles sont gaies et contentes d'être en mission. On remarque surtout Zenab, Giustina, Quascè, Caltume et Zarifa, et, peut-être encore plus, Luigia, une fille très sérieuse ainsi que Domitille. Dans les trois Instituts il y a 42 bouches à nourrir : j'ai de quoi avoir des soucis. Je comprends bien la vérité de ce que disait notre Vieil Abbé Mazza :

"le Christ est un honnête homme, et non un c..."


[2014]
Je crois avoir bien jeté les fondements de l'Œuvre en Afrique. J'ai encore beaucoup à faire en Europe, mais j'y arriverai. J'ai fait un pacte avec mon économe Saint Joseph, ou mieux je lui ai envoyé un ultimatum, c'est-à-dire, qu'en trois ans, je veux absolument 100.000 thalers, et je les veux de gré ou de force. Je crois que Beppo (Joseph) y pensera et sera raisonnable. La première année, je le traite avec douceur, comme on ferait avec une jeune fille ; la deuxième année, je le traite avec prudence et diplomatie ; si, au bout de deux ans, il ne me donne pas plus de la moitié de ce que je lui ai demandé, j'adopte alors la force et je m'en occuperai ! Priez donc vous aussi ce bon Vieux Joseph afin qu'il m'aide, car je lui ai moi aussi fatigué les oreilles pour demander de l'aide pour vous.


[2015]
Je vous rappelle que je fais partie de l'Association de Saint Carlo, en vertu de laquelle chaque Prêtre de l'Institut Mazza qui meurt, a droit à une Messe de suffrage célébrée par tous les autres membres vivants. Souvenez-vous que j'ai le droit d'appartenir à l'Association et, lorsque je mourrai, de bénéficier des Messes de tous les survivants, car j'ai célébré une Messe pour chacun de ceux qui sont déjà morts. Je vous supplie donc, lorsque quelqu'un meurt, de m'écrire au Caire, d'où on m'enverra la lettre là où je serai, afin que je puisse célébrer une Messe pour le défunt.

Mes salutations aux Abbés Tregnaghi, Donato, Fochesato, et Beltrame, à Mme Betta, à Mère Regina, à Tante Zara et à toutes les autres. Un grand bonjour à l'Abbé Cesare Cavattoni.

Dans les Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie je suis



votre humble et dévoué

Abbé Daniel Comboni






340
Signature pour des Messes
1
Le Caire
1869
N° 340 (320) - SIGNATURES DES MESSES CELEBREES

DANS L'EGLISE DES INSTITUTS DU CAIRE

(du Registre des Messes)