Comboni, en ce jour

Dans une lettre à Elisabetta Girelli (1870) de Vérone l’on lit:
Nous sommes unis dans le Sacré-Cœur de Jésus sur la terre pour être unis ensuite au Paradis pour toujours. Il faut courir à grands pas sur les chemins de Dieu et de la sainteté, pour ne s'arrêter qu'au Paradis.

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N° Ecrit
Destinataire
Signe (*)
Provenance
Date
941
Abbé Francesco Giulianelli
0
Rome
20. 06. 1880

N° 941; (899) - A L'ABBE FRANCESCO GIULIANELLI

ACR, A, c. 15/9

Rome, le 20 juin 1880



Mon cher Abbé Francesco,

[6001]

En ce qui concerne l'administration et tout ce que vous avez fait dans les difficiles circonstances où vous vous êtes trouvé, il me semble que Dieu vous a assez bien aidé.

Je souhaiterai que vous vous occupiez de la direction et de la discipline des séminaristes et des laïques de l'Institut afin que personne ne perde son temps, que l'on étudie très bien la langue arabe, et que l'on installe des artisans pour qu'il fassent bien leur travail, en leur permettant de cultiver leur esprit.

Je vous recommande encore les deux diacres allemands, qu'ils étudient bien parce que je compte beaucoup sur eux; je les conduirai avec moi au Soudan.


[6002]

Je veux être au Cordofan d'ici le mois d'octobre; il est urgent que je me dépêche pour reprendre mon ministère pastoral dans le Vicariat. Commencez à tout préparer, et petit à petit mettez dans des caisses la moitié des bouteilles de vin qui se trouvent actuellement au Caire (après avoir reçu le dernier arrivage).

Tout ce qui appartient à l'Abbé Bortolo, ou tout ce qu'il avait rangé pour des occasions extraordinaires, gardez-le jusqu'à mon arrivée, parce que les pauvres Prêtres du Vicariat en ont davantage besoin.

Achetez quatre pièces de soie blanche d'Alep ou des pièces de Damas, en soie écrue, avec laquelle, au Caire, on confectionne les Caftans, et envoyez-les à Messieurs Brown et Fils, Banquiers, via Condotti à Rome. Chaque pièce coûte environ 15 ou 17 francs.


[6003]

Je vous autorise à accueillir dans la nouvelle maison Johann Kohaut, un bon jeune allemand qui est à Jérusalem; il est recommandé par le Père Paolinus dont vous trouverez ci-joint les lettres. Faites aussi écrire les lettres en allemand par Dichtl, que vous saluerez de ma part.

J'espère que Rosignoli est arrivé. Ce matin (il est maintenant deux heures du matin), j'irai Piazza Mastai au n° 28 pour rencontrer Pennacchi, et aujourd'hui, à trois heures de l'après-midi, je pars pour Vérone.


[6004]

Au mois de juillet, je vous enverrai les lettres de change, et vous compléterez le remboursement des 100 guinées du docteur Zucchinetti, que vous saluerez de ma part.

La dernière lettre que j'ai reçue de votre part est du 7 juin (parce que j'étais toujours en voyage). Dites au jeune Instituteur arabe qu'il m'explique mieux sa situation et celle de sa sœur, parce que j'aimerai bien l'aider, on me dit que c'est un bon jeune. Que les deux catéchistes venus de Vérone étudient bien l'arabe, car j'y tiens beaucoup et qu'ils donnent un coup de main selon vos ordres.


[6005]

J'accepte de payer 8% d'intérêt sur la somme d'argent de Monsieur Ibrahim Khalifa, comme vous l'a proposé le Père Supérieur des Maronites; mais faites le possible pour lui payer non seulement les 1000 francs, mais même plus s'il le veut, jusqu'à réduire cette dette à 5.000 francs. Ecrivez-lui à Monte Libano.

J'espère qu'il aura reçu en temps utile le calice de Rosignoli, que Tanfani lui a remis, et que j'ai payé 240 lires. J'espère aussi que vous avez déjà reçu la lettre de change de Cologne, car le Président, la semaine dernière, m'a demandé votre nom. Ainsi vous rembourserez aussi Holz, que vous saluerez de ma part ; je vous enverrai encore de l'argent le 12 juillet, parce que sans doute j'en trouverai.


[6006]

En septembre j'emmènerai avec moi les deux diacres, les catéchistes et les artisans bien disposés. Dichtl me sera utile comme Secrétaire pour la langue allemande, je l'ordonnerai prêtre pour le Vicariat...

Je bénis tout le monde ainsi que les Sœurs, et saluez Sœur Amalia de ma part. Courage ! Ayez confiance dans le Cœur de Jésus, et priez beaucoup ce divin Cœur pour moi, parce que j'en ai extrêmement besoin.

Saluez les Jésuites. Hier, j'ai insisté pour la troisième fois à Propaganda Fide pour qu'une bonne liste de livres, recommandés par le Père Normand, soit à leur disposition ; j'insisterai encore, et je porterai ces livres au Caire.



Votre affectionné

+ Daniel Vicaire


942
Jean François des Garets
0
Vérone
30. 06. 1880

N° 942; (900) - A MONSIEUR JEAN FRANCOIS DES GARETS

APFL, Afrique Centrale, 5

Institut Africain,

Vérone, le 30 juin 1880



Monsieur le Président,

[6007]

Je vous annonce que le Chanoine Ortalda de Turin a eu la bonté de m'accorder 6.000 francs le mois dernier à un moment où j'en avais grand besoin car j'avais l'intention de vous prier d'anticiper pour moi cette somme sur l'exercice de 1879. C'est pourquoi je vous prie de retenir cette somme sur l'allocation de l'Afrique Centrale, en la gardant en faveur des recettes du Chanoine Ortalda qui, suite à ma prière, a dû vous écrire le mois dernier.


[6008]

Je partirai à la fin du mois d'août pour reprendre mon ministère pastoral en Afrique Centrale, et j'espère être au Djebel Nouba au mois de novembre.

J'ai recouvré une bonne santé, et j'ai réparé les pertes que j'ai subies au sein du personnel à cause de la terrible famine et des épidémies en 1877-78-79.

La famine sévit encore dans certaines régions du Vicariat. Les denrées alimentaires et les articles de première nécessité ne coûtent plus que le double du prix habituel. Mais avec la grâce du Bon Dieu, j'espère que la Mission progressera malgré toutes les difficultés, car le temps du salut est arrivé aussi pour l'Afrique Centrale.

J'aurais voulu partir pour rejoindre ma Mission au mois de février dernier, mais Son Eminence m'a ordonné de réaliser des travaux pour les Missions d'Afrique, et j'ai dû rester ici. La Mission marche assez bien, je vous en ferai un compte-rendu après ma visite pastorale, j'espère au mois de décembre.


[6009]

Le Supérieur de mes Etablissements d'acclimatation du Caire n'est pas actuellement le Révérend Père Rolleri, car il a dû s'absenter du Caire pendant six mois. Il est remplacé par le Révérend Père Francesco Giulianelli, qui est mon Procureur au Caire pour l'Afrique Centrale, et Supérieur de l'Institut des Noirs.

Je vous prie de lui adresser les ressources que le Bon Dieu me destine.

Cependant, je vous prie de m'adresser directement à Vérone, à l'Institut Africain, le complément des allocations de la Propagation de la Foi pour l'Afrique Centrale pour l'exercice de l'année 1879, que l'Œuvre envoie généralement au début du mois de juillet.


[6010]

Depuis quelques temps nous prions plus que jamais pour cette chère France qui est vraiment menacée par la Franc-maçonnerie internationale.

La Propagation de la Foi est la vie des Missions. Jamais le Sacré-Cœur de Jésus ne permettra qu'elle s'affaiblisse. La tempête actuelle ne sera qu'un météore. La France catholique, la vraie France, d'ici peu, finira par triompher.

Je vous présente mes hommages et mes remerciements, et je serai toujours dans les Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie



votre dévoué

+ Daniel Comboni

Evêque de Claudiopoli

Vicaire Apostolique de l'Afrique Centrale

Texte original français, corrigé.


943
Abbé Francesco Giulianelli
0
Vérone
03. 07. 1880

N° 943; (901) - A L'ABBE FRANCESCO GIULIANELLLI

ACR, A, c. 15/10

Vérone, le 3 juillet 1880



Mon cher Abbé Francesco,

[6011]

Ce n'est pas vrai que l'Abbé Rolleri ne retournera pas en Egypte ; il y retournera certainement parce qu'il se porte bien et il y reprendra son poste.

C'est du moins ce qu'il m'a dit il y a quelques semaines.

Je suis très content de la statistique des résidants au Caire, qu'on m'a envoyée, ainsi que de l'horaire. Je suis content aussi que de Cologne soient arrivés chez vous les 5000 francs. La semaine prochaine je vous enverrai encore de l'argent.


[6012]

Dites à Sœur Amalia qu'elle appelle d'autres femmes pour s'occuper du linge. Dites-lui, et aux autres aussi, qu'elles se ménagent dans la mesure du possible. Au mois de septembre moi-même les conduirai en Afrique Centrale.

Donnez tout de suite à l'Instituteur arabe, tout en gardant les mêmes honoraires, deux napoléons-or (40 francs) comme prime. Nous en parlerons plus tard.

Une très longue lettre d'Albert Sebastian est arrivée ici avec des timbres de 5 piastres. Dites à tous qu'ils écrivent un peu moins, pour ne pas perdre leur temps et par souci d'économie. Dites à tout le monde que selon la Règle les lettres à expédier doivent être remises au Supérieur. Ici à Vérone, nous avons remédié à cela, et personne n'écrit sans la permission du Recteur, le Père Sembianti (qui est un véritable saint).


[6013]

Faites étudier l'arabe sans relâche. Je suis très occupé, et je ne peux même pas répondre au tiers des lettres reçues tant que mon Secrétaire n'est pas là.

Saluez le Père Pietro de ma part, et je bénis tout le monde.

Rendez visite à Sœur Amalia pour moi, et dites-lui que si j'écris peu, je prie néanmoins beaucoup pour elle. Ma Supérieure de Vérone est un ange et elle possède un bon esprit.



+ Daniel Evêque



P.S. Par la poste envoyez tout de suite, mais vraiment tout de suite à Brown, les quatre pièces de soie blanche, ou presque blanche. N'attendez pas les autres marchandises Si vous les avez commandées, prenez-les aussi, mais envoyez immédiatement les quatre pièces.

Personne ne doit sortir de la maison sans l'autorisation du Supérieur.



+ Daniel Evêque


944
Chanoine Giovanni C. Mitterrutzner
0
Vérone
10. 07. 1880

N° 944; (902) - AU CHANOINE GIOVANNI C. MITTERRUTZNER

ANB

Vérone, le 10 juillet 1880



Très cher ami,

[6014]

Je reviens de Rome où, sur ordre de Propaganda Fide, je travaille pour un nouveau Vicariat en Afrique, à confier à une nouvelle Congrégation religieuse suite à la demande du Roi des Belges (cela entre nous, car l'Eminent Simeoni m'a recommandé de garder le secret).

Je me rappelle maintenant que vos vacances approchent. Je partirai pour l'Afrique au mois de septembre selon l'accord avec Propaganda Fide (mais je partirai même avant). Je souhaite avoir de vos nouvelles pour organiser une visite chez vous, et vous consulter à propos du dernier travail que Propaganda m'a commandé.


[6015]

Je vous prie donc de m'informer sur votre programme pour les vacances. Si vous venez à Vérone, n'oubliez pas qu'ici à l'Institut Africain, vous êtes chez vous, et je serais très content, spécialement parce que je voudrais que vous connaissiez notre nouveau pieux Recteur, le Père Giuseppe Sembianti du Tyrol, qui souhaite aussi vous connaître.


[6016]

Vous me rendriez un grand service si vous me donniez des renseignements et des explications sur les 300 florins que vous avez reçus de Vienne et que vous avez expédiés à Vérone à Grieff à la fin du mois de septembre 1879. Cet argent a été envoyé et reçu au Caire par l'Abbé Rolleri, avec l'ordre de l'envoyer au Djebel Nouba; j'ai tout de suite ordonné au Supérieur du Cordofan de transmettre au Djebel Nouba, ces 300 florins, équivalant à 630 francs-or. Je suis en train de faire la comptabilité générale.

Maintenant, je vous demande de bien vouloir m'écrire pour me dire de qui vous avez reçu cette somme (il semble qu'elle provient de Vienne), si elle a été donnée pour un but précis, et comment elle a été rassemblée : par des dons ? par le biais des journaux ? ...


[6017]

On voudrait me faire croire qu'une telle somme a été réunie en vendant des timbres anciens; si c'était vrai ! Avec les nombreuses relations que nous avons, on pourrait recueillir de l'argent aussi simplement, si on savait qui achète...

De toute façon, je désire savoir qui vous a envoyé cette somme de Vienne, le but de ce généreux don, et si c'était pour le Djebel Nouba.

Dites-moi où se trouve Son Altesse le Prince, à qui j'embrasse les mains.


[6018]

On a dit à Rome (le Révérend Recteur du Collège Urbain de Propaganda Fide l'a dit aussi) que l'Eminent Simeoni à la demande du Pape, avait ordonné d'imprimer les 49 compositions dans les 49 langues récitées devant le Pape, mais ensuite, rien n'a été fait. Je vous envoie le fascicule des langues...

Nos trois jeunes ont eu beaucoup de succès, surtout Daniel Sorur (plus haut de taille que moi, tout comme Schiarif) qui est un jeune perspicace ;

il a magnifiquement récité en Denka, sa langue, et aussi en Acca; Giovanni a récité en Galla et Acca, Arturo Morsal en Bari et Ethiopien. J'ai mis une croix devant leur nom sur le fascicule... Vale!



Bien à vous

+Daniel Evêque

et Vicaire Apostolique


[6019]

P.-S. Saint Joseph Patron de l'Eglise Catholique.

Pour soulager le peuple chrétien en détresse, Pie IX implore la protection de Saint Joseph, l'époux sans tache de Marie. Que mon peuple ait - dit-il - dans cette guerre cruelle, comme Protecteur celui que le Christ s'est choisi comme gardien fidèle.

Sa voix a résonné du Tibre jusqu'aux plus lointaines régions. L'Afrique Centrale et les peuples noirs l'ont entendue. La paix, la justice, dans la joie pour Saint Joseph et Pie IX chantèrent les triomphes...


945
Abbé Francesco Giulianelli
0
Vérone
10. 07. 1880

N° 945; (903) - A L'ABBE FRANCESCO GIULIANELLI

ACR, A, c. 15/11

Vérone, le 10 juillet 1880


Mon cher Abbé Francesco,

[6020]

J'ai lu et analysé l'Horaire que vous m'avez envoyé, et je vois que le Règlement qui a régi pendant 12 ans mes maisons du Caire a été complètement modifié et pratiquement détruit. Peut-être que tout a commencé avec l'arrivée de Benincampi, un aventurier et ancien capucin, qui est venu au Caire avec vous, et qui a été, à juste raison, réprimandé et chassé par l'Eminent Bartolini à cause de sa mauvaise conduite.

Je vous envoie maintenant un nouvel Horaire, très souple que vous êtes chargé de faire exécuter en tant que Supérieur intérimaire, et je crois qu'il est de mon devoir de vous avertir que vous n'êtes pas seulement Administrateur, mais aussi Supérieur et responsable de la discipline des sujets de l'Institut. C'est ainsi que je l'avais décidé quand je vous ai provisoirement confié le poste de l'Abbé Rolleri.


[6021]

Je désire que ceux qui sont en Théologie étudient vraiment la théologie, et surtout les traités, dont on a davantage besoin, et que l'on connaît moins. Et Francesco doit beaucoup étudier le latin.

Je ne ferai ordonner personne jusqu'à mon retour en septembre. A mon retour, après avoir invoqué l'aide de Dieu, je ferai ce que me dictera ma conscience, et je ne ferai jamais rien contre elle. Juger si un sujet est prêt ou non pour l'Ordination Sacrée, ne revient pas au candidat mais uniquement aux Supérieurs. Et peu m'importe si, au Caire, il y a quelqu'un qui ose critiquer un Evêque dans l'exercice de ses fonctions. Dites tout cela à mes chers fils Dichtl et Giuseppe, qui ne manifestent pas beaucoup de sagesse en voulant aller à Beyrouth quand les cours seront terminés, ou bien en demandant à être ordonnés par un autre Evêque plutôt que par leur propre Ordinaire.


[6022]

La raison pour laquelle on perd beaucoup de temps dans ces histoires ou ces rêves c'est parce que l'on prie peu et mal. Invitez Dichtl et Giuseppe à bien se recueillir, à étudier et à prier le mieux qu'ils peuvent, à avoir de la patience, vertu essentielle du missionnaire, et la sainte humilité.

Invitez aussi tout le monde à ne pas me faire dépenser tant d'argent pour le courrier.


[6023]

Tout le monde doit vous remettre les lettres qui doivent être postées ; et il vous revient à vous seul ou à celui que vous en chargerez de les porter à la poste. Pour la théologie, chargez l'Abbé Paolo d'aider les deux grands séminaristes.

S'ils sont sages, je serai le premier à me réjouir, mais je dois vous confier que je souffre beaucoup à l'idée qu'après m'avoir juré obéissance, ils insistent tellement et m'écrivent des lettres qui m'affligent beaucoup. J'en ai quelques-unes sur mon bureau qui me percent vraiment le cœur. Dites-leur de bien faire la méditation, l'examen de conscience, la lecture spirituelle, et qu'ils s'exercent à l'humilité, et à renier leur propre volonté. Celui qui ne renie pas soi-même, va habiter chez le diable.

Tout le monde doit se mortifier, et le Missionnaire davantage. Sinon, il ne gagnera jamais d'âmes à Dieu. Il faut aussi que les laïques et les catéchistes respectent les Clercs et les Prêtres.


[6024]

J'ai lu les deux longues lettres de 20 pages que Sebastian le petit fou a écrites à Giuseppe et à Titz. J'ai cru bon de ne pas les remettre aux destinataires parce qu'elles contiennent de nombreuses bêtises et des détails inconvenants.

Il y avait même 5 piastres de taxe et d'amende pour une des lettres. Et il voudrait devenir prêtre sans même connaître les règles !

Au mois de septembre, pour la fête de la Vierge Marie, je serai en Egypte.

Accomplissez donc aussi votre devoir de Supérieur, et je vous bénis.

Des lettres de change pour l'Abbé Bortolo ont été envoyées de France, je ne sais si elles sont assurées ou non. Elles contiennent certainement plusieurs milliers de francs pour moi et pour la Mission.


[6025]

Allez à la poste, et si elles y sont, faites-les renvoyer au même Abbé Bortolo Rolleri à Plaisance.

Je salue le Père Pietro, et je bénis tout le monde.

Vous devez fournir des caleçons et d'autres vêtements à l'Abbé Giuseppe car il en a vraiment besoin.

En général, quand il y a un réel besoin, que ce soit de la part des membres de l'Institut masculin ou féminin, vous devez pourvoir. L'Abbé Giuseppe m'écrit qu'il vous a prié de lui fournir des caleçons,... Pourquoi ne pas les lui procurer ?

Vous êtes provisoirement Supérieur et économe. Donc cela va de soi !



Votre dévoué

+ Daniel Evêque

P.-S. Que l'Horaire soit accroché au mur de la salle des réunions.


946
Demetrio Prada
0
Vérone
17. 07. 1880

N° 946; (904) - A DEMETRIO PRADA

D. PRADA, "Da Milano al paese della gomma arabica" Milano 1919, p. 16

Vérone, Institut Africain,

le 17 juillet 1880


Monsieur,

[6026]

J'ai reçu ici à Vérone (où je suis arrivé depuis quelques jours) votre lettre du 30 juin dans laquelle vous me dites que les Risgalla vous ont remis un coffret contenant des plumes d'autruche. Je vous prie vivement de me les envoyer par la poste, car je les avais déjà promises.

L'Abbé Luigi Bonomi m'écrit qu'il a cru devoir payer à Piaggia 650 lires environ (bien qu'il n'ait pas accepté l'invitation de la Société milanaise d'exportation commerciale pour aller à Schioa) pour les frais de voyage des Bertas sur le Fleuve Bleu jusqu'à Khartoum ; et il ajoute : "j'ai payé 110 thalers à Piaggia, et je l'ai fait par devoir, d'après la charge qui m'avait été confiée etc. De cela, aussi Prada, et Medici en seront les témoins car, avec le Capitaine Casali, ils ont insisté pour que je lui anticipe cette somme d'argent".


[6027]

Quand je m'adresserai à cette Société bien méritante pour encaisser cet argent, je suis certain que vous serez assez aimable de témoigner de cela, si je vous le demandais.

Pauvre Fraccaroli ! Comme vous savez, il est mort subitement chez Monsieur Marquet. Je suis très gêné de mettre au courant ses parents qui sont très bons.


[6028]

Je suis très content que vous ayez été bien traité par mes Missionnaires. Mais tous ne sont pas comme vous. Certains, travaillant aussi dans le journalisme, bien qu'ayant été reçus avec une gentillesse et un accueil supérieurs à mes possibilités, par leur grande ingratitude m'ont causé de gros chagrins. Mais peu importe, nous faisons le bien pour un très bon but, et nous ne nous soucions pas de ceux qui ne le connaissent pas.

En attendant de recevoir les plumes d'autruche et votre lettre, je suis



votre dévoué

+ Daniel Comboni, Evêque

et Vicaire Apostolique


947
Jean François des Garets
0
Vérone
20. 07. 1880

N° 947; (905) - A MONSIEUR JEAN-FRANCOIS DES GARETS

APFL, Afrique Centrale, 6


Vérone, le 20 juillet 1880

Monsieur le Président,

[6029]

J'ai reçu votre bienveillante lettre du 3 juillet, et hier j'ai reçu d'Egypte trois lettres de change d'une somme de 35.921 francs et 52 centimes dont je vous suis infiniment reconnaissant.

Je vous demande pardon d'avoir accepté de Monsieur le Chanoine Ortalda 6.000 francs comme acompte de l'allocation pour l'Afrique Centrale. Je n'étais pas du tout content en moi-même lorsque j'ai accepté l'offre généreuse du Chanoine qui désirait m'aider dans ce moment de grand besoin. En effet, chaque fois que je me suis directement adressé au Conseil Central en de pareilles circonstances, j'ai toujours été exaucé et vous, Monsieur le Président, vous m'avez toujours envoyé l'argent demandé, tantôt 5.000 francs, tantôt 10.000. Je vous demande pardon, Monsieur le Président, et soyez assuré que cela ne se répétera plus.


[6030]

Je suis très étonné que le Chanoine Ortalda ne vous ait pas tenu informé de cette somme qu'il m'a accordée quand il m'a invité à prêcher et à célébrer une Messe Pontificale à l'occasion de la fête de la Propagation de la Foi, le 3 mai dernier. Peut-être que le pauvre Chanoine (qui a eu beaucoup d'ennuis de la part du gouvernement italien) a oublié de vous prévenir en vous envoyant les fonds pour l'exercice 1879.


[6031]

Maintenant je ne sais que faire. Il me semble que le mieux serait de vous renvoyer un des trois mandats que j'ai reçus, c'est-à-dire celui de 10.921 francs et 52 centimes afin que vous m'en envoyez un autre de 4.921 et 52 centimes, en retenant les 6.000 francs que j'ai reçus à Turin. Je vous prie d'en avertir les banquiers Guérin et Fils de payer les deux mandats n° 394 et n°395, le premier de 12.000 et le deuxième de 13.000 francs aux banquiers qui se présenteront avec ma signature.


[6032]

Je vous suis très reconnaissant de cette allocation pour 1879, qui est bien généreuse. Mais elle est bien loin de satisfaire les grands besoins que j'ai exposés dans mon rapport aux Conseils Centraux.

L'Afrique Centrale est terrible en ce qui concerne les dépenses. Monseigneur Lavigerie m'a lui-même raconté que ses deux expéditions au Nyanza Victoria lui ont coûté 600.000 francs.


[6033]

La famine sévit encore en Afrique Centrale, ainsi que la soif, et même dans les lettres que j'ai reçues cette semaine, j'apprends que nos Missions dans le Cordofan achètent encore l'eau à un prix élevé. Je me permets de vous envoyer une lettre sur la famine et les épidémies en Afrique Centrale, lettre que j'avais écrite à Son Eminence le Cardinal de Canossa, et qui a été imprimée ici à Vérone en 500 copies.

J'avais écrit les mêmes choses dans mon rapport pour les Conseils Centraux, mais plus succinctement. Je vous prie d'en prendre connaissance, afin de m'envoyer dans le prochain exercice une allocation plus importante.


[6034]

A la page 45, je prouve que la famine et les épidémies en Afrique Centrale ont été bien plus affreuses et bien plus terribles qu'en Chine, qu'aux Indes, et que dans toutes les autres Missions de l'univers. J'exprime modestement mon opinion et je suis disposé à la rétracter si elle n'est pas exacte, car il y a peut-être eu des famines et des épidémies plus terribles encore, et que je ne connais pas.

C'est pourquoi je prévois qu'à mon arrivée dans le Vicariat, je serai forcé de vous prier instamment de m'anticiper des sommes d'argent sur l'exercice de 1880.


[6035]

Du reste, je suis très heureux de voir les Missionnaires de Monseigneur Lavigerie en Afrique Equatoriale, que l'on détache de mon immense Vicariat.

Je suis aussi d'accord avec Propaganda Fide sur le fait d'ouvrir, dans une partie de mon Vicariat, un petit champ de bataille pour le Séminaire des Missions Africaines de Lyon que le digne M. Planque a demandé à Propaganda. Le bon Dieu ouvre l'Afrique Centrale à la Foi.

Je vous remercie et je vous présente mes respects les plus profonds. Je suis toujours dans les Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, pour vous, Monsieur le Président, pour Monsieur Manis le Secrétaire, et pour le Conseil Central



votre très dévoué serviteur

+ Daniel Comboni Evêque

et Vicaire Apostolique d'Afrique Centrale

Texte original français, corrigé.


948
Chanoine Giovanni C. Mitterrutzner
0
Vérone
23. 07. 1881

N° 948; (906) - AU CHANOINE G. C. MITTERRUTZNER

ANB

Vérone, le 23 juillet 1880

Demande de concessions.

949
Abbé Francesco Giulianelli
0
Vérone
24. 07. 1880

N° 949; (907) - A L'ABBE FRANCESCO GIULIANELLI

ACR, A, c. 15/12

Vérone, le 24 juillet 1880

Mon cher Abbé Francesco,

[6036]

Remerciez en mon nom tous ceux qui m'ont souhaité une bonne fête, je les bénis tous et je désire mille grâces pour eux. Remerciez aussi les Sœurs, parce que je n'ai pas le temps d'écrire et de répondre.

Souvenez-vous qu'outre l'administration et la direction, vous êtes chargé de veiller sur tout. Et comme seul vous n'arriverez pas à tout faire, je vous donne une aide pour la direction et la surveillance. Mais l'administration doit être entièrement à votre charge. Pour le reste, je nomme l'Abbé Paolo Rosignoli, temporairement jusqu'à mon arrivée, comme votre Vice-Recteur; il vous remplacera et vous aidera là où vous ne pourrez arriver, toujours sous votre responsabilité.


[6037]

Aux deux derniers laïques venus de Rome, vous ne donnerez du vin que le dimanche et les jours de fête ; car ils sont encore novices et n'ont pas encore terminé le noviciat. Les autres jours, vous ne leur donnerez que de l'eau ; et vous m'informerez à leur sujet.

Je vous permets de célébrer jusqu'à 20 messes par mois selon vos intentions pour aider votre mère, je lui ai fait parvenir 40 lires. Je ne peux faire davantage parce que je suis accablé de dépenses.

Il y a plus de 15 jours, vous avez dû recevoir les 4.000 francs d'Isidore Legnani que je lui avais avancés ; il vous avait écrit de les retirer chez M. Giovanni Stogni d'Alexandrie, comme on peut le voir dans la lettre A ci-jointe.


[6038]

Je vous enverrai encore par le prochain bateau à vapeur 4.000 francs, à déposer à Adès ou chez quelqu'un d'autre d'après ce que vous a indiqué l'Abbé Luigi Bonomi, afin de les faire retirer tout de suite par télégramme à Khartoum comme il vous l'a écrit lui-même dans la lettre que vous m'avez envoyée.

Je vous recommande vraiment cette affaire. Répondez à l'Abbé Luigi que vous avez payé les Frères et tout ce qu'il a commandé, et Zucchinetti, etc.



+ Daniel Evêque


950
Faustino Comboni
0
Vérone
27. 07 . 1880

N° 950; (908) - A FAUSTINO COMBONI

AFC

Vérone, le 27 juillet 1880

Bref billet .