Le festival d’été, nos vedettes de la musique et de la chanson, ça amène beaucoup de monde en ville. Les spectacles sont nombreux dans les parcs pour ceux et celles qui vont et viennent, et qui ne veulent rien manquer de ce déferlement de grains semés à tout vent, qui va produire bientôt une moisson de sens, d’espoirs et de rêves dans les cœurs. [Photo: Vincent Van Gogh (1888)].
Le festival d’été, nos vedettes de la musique et de la chanson, ça amène beaucoup de monde en ville. Les spectacles sont nombreux dans les parcs pour ceux et celles qui vont et viennent, et qui ne veulent rien manquer de ce déferlement de grains semés à tout vent, qui va produire bientôt une moisson de sens, d’espoirs et de rêves dans les cœurs.
Jésus lui aussi porte en terre une semence. Il apporte un message précieux aux hommes et femmes de bonne volonté, une parole vivante, l’annonce d’un grand amour, d’une grande joie. Il ne s’en cache pas. Son geste – comme celui du semeur – est un geste de confiance; il a la paisible assurance de celui ou celle qui espère, qui ressent déjà quelque chose de la joie du moissonneur.
Jésus connaît les attentes de ses auditeurs. Leur quête. Leurs espoirs. Il voit leur enthousiasme aussi et bientôt, chez plusieurs, leur déception. Chacun entend les choses comme il le peut, comme il le veut. Tous ne sont pas également libres et disponibles. Tous ne sont pas prêts à donner suite à l’appel du Maître. Il est difficile de croire que Dieu soit aussi proche des hommes et des femmes, difficile d’accueillir l’annonce de son règne, avec parfois si peu d’évidence à l’appui. Il est plus facile de ne pas voir que c’est maintenant le temps favorable, que c’est maintenant le jour du salut. Jésus pourtant a semé inlassablement la parole. Il sème à tout vent. Au risque de n’être pas entendu, de n’être pas reçu. Avec l’espoir surtout, et la certitude, que ce qu’il sème donnera un jour quelque part beaucoup de fruit. Il n’en doute pas. S’il a l’audace du semeur, il a aussi la ténacité et l’optimisme de l’éducateur qui fait confiance et qui se dit que tôt ou tard ses efforts porteront du fruit. Ainsi en est-il du parent avec son enfant, de Dieu avec chacun, chacune de nous.
Cette parabole du semeur nous parle donc de Jésus lui-même qui met tout son cœur, son temps, sa générosité, sa patience en œuvre. Si le grain ne germe pas, ou s’il ne pousse pas, il ne faut pas nous en prendre au semeur ni à la semence qu’il dispense. Elle est bonne, la semence, et d’une rare qualité. Elle a capacité de produire du fruit. Ce qui fait la différence dans les résultats, c’est la réponse du sol, qui a ses limites, ses distractions, ses manques, ses misères. Cette parabole du semeur nous confronte, en fait, chacun, chacune personnellement. Nous offrons-nous au labour de Dieu, aux semailles qu’il accomplit en nous, au don qu’il nous fait de sa parole, de son Fils? Le Christ va-t-il prendre racine en nos cœurs pour y porter tout son fruit d’amour et de paix, de conversion?
La tendance lourde de cette parabole, c’est qu’il y a de l’avenir en nous pour l’œuvre de Dieu. À cause de la puissance de vie de sa parole qui ne lui revient pas sans résultat. Et si Dieu allait se montrer patient et généreux jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême ? Et si nous allions nous laisser nous-mêmes rejoindre, et transformer, pour qu’enfin nous habitent, germent et croissent en nous pleinement la parole de vie, le don de Dieu, le Christ lui-même, et qu’advienne son règne ?
Par Jacques Marcotte, o.p.
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