Cinquante ans de vie missionnaire et sacerdotale du Père Alfredo Neres

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Vendredi 30 avril 2021
« Après 50 ans de sacerdoce et de vie missionnaire – dit le Père Alfredo Ribeiro Neres, missionnaire combonien portugais – je me sens comblé de joie pour ce quelle a été ma vie. Même les moments les plus difficile et douloureux me donnent paix et joie au cœur. Je suis appelé à transmettre, à donner, à partager, à rendre vivante cette joie avec les gens que le Seigneur me donne de rencontrer. Je sens que j’aime les personnes, et ce l’Amour du Christ même que je reçois et je transmets. Je pousse les gens à aimer le Seigneur et la Vierge Marie. Il faut continuer avec le même élan sans peur du futur. » Nous publions ci-dessous l’homélie de la Messe des noces d’or du P. Alfredo Neres, enregistré et écrite par le Fr. Duilio Plazzotta.

P. Alfredo Neres fête 50 ans de sacerdotale missionnaire

« Pris au milieu de parfums, des chrêmes de beauté et des produits cosmétiques »

Le jeudi 8 avril, jour d’incidence de son ordination presbytérale, le Père Alfredo Nerès a célébré les 50 ans d’ordination presbytérale qu’il a appelé lui-même : « Cinquante ans de donation ». La célébration eucharistique, suivie de la fête, a eu lieu dans la chapelle du noviciat combonien à Magambe, à Isiro, en présence de la famille combonienne, des religieux et religieuses, des ouvriers de Magambe ainsi que des quelques amis du père Alfredo. L’évêque d’Isiro Niangara, Mgr Julien Andavo, est venu personnellement participé à l’eucharistie d’action de grâce, présidée par le père Alfredo Nerès.

Dans son homélie et son témoignage, le père Alfredo a raconté la pre-histoire et l’histoire de sa vocation. Dans la préhistoire, il a révélé que ses parents, Nerès et Maria, de qui il a reçu la vie, l’éducation, l’affection et la foi chrétienne, étaient des chrétiens dotés d’une foi solide, vécue,  et bien enracinée dans leur vie de chaque jour : messe, confession, prière à la maison et témoignage de vie. Nous résumons ici les grandes lignes de son témoignage.

Quelle a été la pré-histoire de ta vocation ?

Il écrit que : « Mes parents après leur mariage, en 1930, se sont accordés pour prier chaque jour pour que le Seigneur choisisse un des fils pour qu’il devienne prêtre. Je ne le savais pas. Personne ne savait cela. C’est un secret qu’ils ont gardé jusqu’au jour de mon ordination. Quarante et un ans de prières et de donation, quand enfin j’avais trente un ans nous avons eu le jour plus beau  de notre vie avec mon ordination sacerdotale ». Son désir de venir au Congo il raconte ceci : « Quand j’avais 18 ans j’ai su que sept jeunes belges qui étaient en train de se rendre au Congo comme missionnaires laïques, étaient morts dans un crash d’avion. Je me suis offert au Seigneur pour remplacer l’un d’eux et venir au Congo. Avec le temps moi j’ai oublié cet engagement, mais le  Seigneur ne l’avait pas oublié. Le Seigneur lui avait donné le rendez-vous au Congo, pays que je sers depuis 34 ans et ma mission n’est encore à ses débuts.

Comment tu as pris la décision de devenir Prêtre ?

En réponse à cette question, il raconte que : « Mon village natal s’appelle « Montes de Signora », c’est un ensemble de petits villages sur plusieurs montagnes dédiées à la Vierge Marie. Jeune homme j’ai quitté mes parents pour me rendre à Lisbonne à 245 km de mon village où pendent trois ans l’ai travaillé dans le commerce. J’ai fait aussi des cours de dactylo et d'économie, et enfin j’ai été engagé comme employé, dans une entreprise qui produisait des cosmétiques, avec 450 ouvriers et plusieurs employés, J’étais chef responsable de mon secteur d’expédition de produits à l’étranger. J’avais un très bon salaire et une vie confortable. C’est parmi les parfums, les crèmes de beauté, des savons, et le lait de beauté que le Seigneur m’a pris. Mes collègues de travail s’étonnaient  pour  le fait que je lassais un travail aussi bien rémunéré pour devenir prêtre. »

Quel était le moment le plus décisif de ta vocation ?

Le moment décisif de son appel était un jour de l’Assomption. En effet, la paroisse que je fréquentais à Lisbonne était confiée aux Missionnaires Comboniens, où j’étais « Lecteur » et  président du groupe de JOC. Le jour de l’Ascension du Seigneur le mois de Mai 1959, je suis resté impressionné par la lecture de l’Evangile qu’elle était celui de Marc 16, 17-20 où Jésus dit allez dans le monde entier annoncer la bonne nouvelle à toute la création, celui qui croira sera sauvé. Celui qui ne croira pas sera condamné… » Pendent la Messe j’ai pris la décision de devenir missionnaire. Aussitôt après, j’en ai parlé au curé, P. Angelo Lasalandra. J’ai dit au missionnaire que pour moi les choses les plus importantes étaient de devenir prêtre pour annoncer l’Evangile, pardonner les péchés et célébrer l’Eucharistie ». Et de là tout est parti jusqu’aujourd’hui. J’ai choisi d’être ordonné prêtre le 08 avril 1971 le jour de l’Institution de l’Eucharistie, le Jeudi Saint par le Cardinal de Lisbonne, qui a bien accepté. La « Messe de Prémices » je l’ai célébré le Samedi Saint le soir dans la paroisse de mes parents.

Quelles sont les lieux et les services que le Seigneur t’a donnés d’accomplir pendant ces 50 ans de vie sacerdotale et missionnaire ?

« J’ai commencé dans ma terre où j’ai travaillé seize ans au Portugal d’abord dans l’Animation Missionnaire puis come huit ans comme maitre des novices. Ensuite, je suis parti au Congo et je suis ici depuis 34 ans. Au Congo, j’ai été missionnaire à Ngilima, Ango, Bondo, Bondo où  l’Evêque m’a choisi comme Vicaire Episcopale. Puis formateur des scolastiques à Kinshasa, et puis maintenant comme  « socius » du père Maitre ici au noviciat de Magambe à Isiro ». A 82 ans, le père Alfredo est encore au service de la mission comme formateur des futurs missionnaires. Dans le travail missionnaire, il a toujours mis l’accent sur : « L’évangélisation, et donnant priorité à la formation de l’agent pastoral, pour être dans la ligne combonienne de « Sauver l’Afrique par l’Afrique ». Le deuxième point de force est l’Eucharistie. En portant les gens à vivre en profondeur l’Eucharistie dans les villes et dans les villages. Pour le troisième point, qui est fondamental, c’est le Sacrement de la Réconciliation, pour manifester l’Amour de Dieu par son pardon et sa proximité ».

Et le don particulier de guérison, comment cela a pris forme en toi ?

Il raconte ceci : « A partir du 08 décembre 1981 il y a eu un bouleversement dans mon être prêtre, religieux et missionnaire. J’étais à Rome à une rencontre du renouveau Charismatique et pendant la prière, j’ai eu l’effusion de l’Esprit.  J’ai reçu comme dons de l’Esprit, celui de la guérison des maladies et de la délivrance. Soit au Portugal soit en RDC à Bondo, j’ai été choisi par les Evêques comme exorciste des diocèses, pendant 20 ans. Je l’ai beaucoup ces deux activités guérir et pour rendre les gens libres des puissances du démon et aussi de la sorcellerie, de la magie et des leurs contraintes maléfiques ».

Quels sont les souvenirs les plus forts que tu gardes de ta mission au Congo ?

Les souvenirs les plus touchants sont les souvenirs de sept ans vécus en guerre (de 1996 jusqu’à 2003), à Ango et dans sa brousse. Quand les militaires de Mobutu d’un côté e ceux de Bemba et Kabila père, se sont affrontés, des tirs de fusil et roquettes touchèrent le village et nos maisons. Les militaires s’adonnaient aux pillages dans les maisons et à l’église. Ils pensaient même que nous cachions l’argent dans le tabernacle. Pour éviter désastres je lassais vide le tabernacle, je laissé la porte ouverte et j’amené l’Eucharistie dans ma chambre où j’avais installé un petit Autel bien soigné. Moi j’étais tranquille et je disais au Seigneur que ce serait beau être enseveli en sa présence et aller ensemble au Paradis. Sa présence m’aurait assuré l’entrée. En ces moments je faisais une expérience très forte de la présence du Christ, Sa Présence au milieu de nous  nous donnaient une force et un courage surprenant.

Et en dehors de la mission en Afrique ?

Oui, en dehors de l’Afrique, l’autre moment très fort qui a bouleversé ma vie a été celui du 08 décembre 1981, à Rome, avec l’effusion de l’Esprit. Je l’ai vécu comme un tremblement de terre, qui m’a secoué tout entier, et de ce moment-là j’ai changé aussi ma façon d’évangéliser.

Après 50 ans de sacerdoce missionnaire, ta joie est toujours vive. Quel en est le secret ? 

L’eucharistie, la présence de l’Esprit Saint en ma modeste personne et les plus pauvres. Je me sens comblé de joie pour ce que le Seigneur a réalisé dans ma vie. Même les moments les plus difficile et douloureux me donnent la paix et la joie au cœur. Je suis donc appelé à transmettre, à donner, à partager, à rendre vivante cette joie avec les gens que le Seigneur me donne de rencontrer chaque jour. Je sens que j’aime les personnes, et ce l’Amour du Christ même que je reçois et je transmets. Je pousse les gens à aimer le Seigneur et la Vierge Marie. Il faut continuer avec le même élan sans peur du futur.

A l’Age de 82 ans la présence parmi nous du P. Alfredo est un don et un exemple. Ni la fatigue, ni la maladie, ni la pluie ne font obstacle à sa disponibilité missionnaire. Même  si cela coûte sacrifice il part toujours pour des visites et pour célébrer l’Eucharistie dans les villages de brousse transporté en moto sur des sentiers qui cassent le dos. Les gens aiment sa présence et ils le cherchent, car il savent que Alfredo ne dit jamais «  non » ou bien « je ne peux pas » ou encore « je suis fatigué ». Merci, Alfredo, d’avoir aimé et servi le Congo !
Propos recueillis par

P. Léonard Ndjadi et Fr. Duilio Plazzotta

Le Père Alfredo Ribeiro Neres

Mon papa s’appelait Luis Neres et ma maman Maria do Carmo. Ils ont eu quatre enfants, deux garçons et deux filles. Ils étaient des chrétiens avec une foi solide, vécue, et bien enracinée dans leur vie de chaque jour. Ils nous ont transmis cette foi qui a imprégné notre vie. Dans mon village nous avions une vie chrétienne très intense ; on allait à la Messe et à la confession tous ensembles, de même à la maison on priait ensemble le chapelet. Notre foi est un don que Dieu nous a fait par le moyen de nos parents, et qui nous a accompagné toute la vie.

Ma vocation a des racines « préhistoriques » donc plus âgées que moi. Mes parents après leur mariage, en 1930 ils se sont accordés pour prier chaque jour pour que le Seigneur choisisse un des fils pour qu’il Le suive et soit prêtre. Je ne le savais pas. Personne ne savait. C’est un secret qu’ils ont gardé jusqu’au jour de mon ordination. Quarante et un ans de prières et de donation, jusqu’à mon ordination sacerdotale. J’avais alors trente-deux ans, les parents ont eu le jour plus beau de leur vie.

Quand j’avais 18 ans, j’ai su que sept jeunes belges qui se rendaient au Congo, comme missionnaires laïques, étaient morts dans un crash d’avion. Je me suis offert au Seigneur pour remplacer l’un d’eux et venir au Congo. Avec le temps, j’avais oublié cet engagement, mais le Seigneur non l’a pas oublié. Mon village natal s’appelle « Montes da Senhora », c’est un ensemble de petits villages sur plusieurs montagnes dédiées à la Vierge Marie.

Quand j’avais 7 ans mes parents se sont déplacés vers le sud de Portugal à Campo Maior. Après l’école primaire, j’ai commencé à travailler dans le commerce. Jeune homme, j’ai quitté mes parents pour me rendre à Lisbonne à 245 km de mon village où pendent trois ans l’ai travaillé dans le commerce. Pendant ce temps, j’ai fait les cours de dactylo et commerce. Enfin j’ai été engagé comme employé, dans une entreprise qui produisait des cosmétiques, avec 450 ouvriers et plusieurs employés, J’étais chef responsable de mon secteur d’envois les produits à l’étranger. J’avais un très bon salaire. C’est parmi les parfums, les crèmes et savons, et le lait de beauté que le Seigneur m’a pris. Mes collègues de travail s’étonnaient pour le fait que je laissais un travail aussi bien rémunéré pour devenir prêtre.

 Je fréquentais la paroisse de Paço de Arcos, Patriarcat de Lisbonne, qui était confiée aux Missionnaires Comboniens, où j’étais lecteur et président du groupe de JOC. Le jour de l’Ascension du Seigneur le mois de Mai 1959, je suis resté impressionné par la lecture de l’Evangile qui était celui de Marc 16, 15-20 où Jésus dit « allez dans le monde entier annoncer la bonne nouvelle à toute la création, celui qui croira sera sauvé. Celui qui ne croira pas sera condamné… » Ces mots m’ont fort impressionné. Pendent la Messe j’ai pris la décision de devenir missionnaire. Après la messe, j’en ai parlé toute de suite avec le P. Severino Peano, en provenance de Mozambique, qui avait présidé la messe et qui m’a frappé par la parole de son homélie. J’ai parlé aussi avec le curé, p. Angelo de Lassalandra. Je leur ai dit que je vaudrais être missionnaire pour aller annoncer l’Evangile, pardonner les péchés et célébrer l’Eucharistie. Et voilà que le 8 septembre de la même année j’ai été accueilli dans le séminaire de Viseu, où j’ai terminé les études secondaires et puis à Maja pour la philosophie. Terminé ces premières étapes on m’a expédié en Italie pour faire le noviciat et la Théologie.

En deuxième année de Théologie avec autres quatre scholastiques nous avons été envoies à Brescia comme animateurs des petits séminaristes comboniens, et on continuait la théologie au séminaire diocésain. A la fin de l’année le supérieur P. Luciano Franceschini, en accord avec le P. Provincial, P. Giuseppe Gusmini, ne voulait pas m’admettre au renouvellement des Vœux, donc je devais quitter les Comboniens. Je venais d’une expérience de vie de travail et libre des contraintes religieuses des séminaires et en outre c’était le moment du grand bouleversement de la Jeunesse du « 68 ». Pour nous théologiens était interdit enlever la soutane quand on jouait au football avec les séminaires, et encore pire faire le bain dans le lac de Garda. Moi j’étais critique et libre face à ces normes d’autre temps et je scandalisais les supérieurs. On me dit clairement leur conclusion : « Tu n’es pas fait pour être formateur. Par conséquent tu ne peux pas être un Père Combonien ». C’était un coup très fort pour moi qui m’ait mis en agitation. Mon formateur de scolasticat le P. Francesco Perli par contre était convaincu de ma vocation et me soutenait.

Mais si les supérieurs se sentent autorisés à gérer la Volonté de Dieu, cela ne veut pas dire que le Seigneur lui-même soit d’accord avec leurs choix, et il a ses trucs pour redresser les idées. Pour moi a été un « by pass » spirituel. En effet je fus choisi pour participer au Chapitre Générale de 1969 comme représentant des scholastiques. A Rome, sans demander l’accord du P. Provincial, j’ai demandé au P. Ottorino Sina, Vicaire Générale, d’être admis au renouvellement des Vœux, et lui sans savoir les précédents m’a donné son accord.

En troisième théologie, quand j’ai fait la demande pour être admis à la profession perpétuelle, à nouveau, le provincial et supérieur de communauté de Brescia, en sont venus encore à la charge pour me renvoyer. Cette fois le mérite va aux 77 scholastiques qui m’ont donné appui et exigé que je fasse les Vœux perpétuels avec eux le 9 septembre 1970 et d’être ordonné diacre le 10 octobre.

J’ai choisi d’être ordonné prêtre Jeudi-Saint, le 8 avril 1971, le jour de l’Institution de l’Eucharistie, par un Évêque auxiliaire de Lisbonne, qui a bien accepté.

La « Messe de Prémices » je l’ai célébré le Samedi Saint le soir, à Campo Maior, dans la paroisse de mes parents.

Quelles sont les taches que le Seigneur m’a donné d’accomplir pendant ces cinquante ans de vie missionnaire et sacerdotale ?

Tout de suite après l’Ordination, j´étais affecté à Maia, comme animateur missionnaire et promoteur des vocations (1971/1976). De 1976/1981. J’ai exercé mon ministère sacerdotal à Ngilima, diocèse de Dungu, au Congo. De 1981/1989 : J’ai travaillé à Santarém comme maitre de Novices.

Terminé mon service au Portugal je suis venu en RDC (Zaïre en ce temps-là). Je suis ici depuis 34 ans. Ngilima, Ango, Bondo, ce sont mes premières missions. A Bondo l’Evêque m’a choisi comme Vicaire Episcopale. Puis le P. Générale m’a demandé de devenir le formateur des scholastiques à Kinshasa, et puis encore come « socius » père Maitre des novices à Isiro. La « prophétie » des supérieurs de 1969 : « Tu n’es pas fait pour être formateur…et même pas Combonien », c’est réalisé avec… 20 ans de formateur, et plus de cinquante comme Combonien. Qui connaît la pensée du Seigneur ? J’ai désormais 82 ans et je suis encore en service comme formateur.

Dans le travail missionnaire j’ai mis toujours l’accent sur évangélisation, et donnant priorité à la formation des agents pastoraux, pour être dans la ligne combonienne de « Sauver l’Afrique par l’Afrique ». Le deuxième point de force est l’Eucharistie. En portant les gens à vivre en profondeur l’Eucharistie dans les villes et dans les villages. Pour le troisième point je considère fondamentale le Sacrement de la Réconciliation, pour manifester l’Amour de Dieu par son pardon et sa proximité.

Dans les premiers temps il n’y avait pas beaucoup de prêtres dans nos diocèses au Congo et le travail touchait en particulier les catéchumènes pour les préparer au baptême. On administrait beaucoup de baptêmes et les Confirmations pour amener les gens à la maturité chrétienne. Quand j’étais vicaire épiscopal à Bondo, l’Evêque m’a chargé d’ériger trois novelles paroisses au Diocèse, éloignés les unes des autres (Monga, Ango e Dakwa). Je restais deux mois dans chaque paroisse pour qu’il y ait les conditions pour leur érection.

A partir du 8 décembre 1981 il y a eu un bouleversement dans mon être prêtre, religieux et missionnaire. J’étais à Rome pour me préparer à être Maitre de Novices. Il y a eu une rencontre du renouveau Charismatique et, pendant la prière de l’effusion de l’Esprit, j’ai reçu comme dons de l’Esprit, celui de la guérison des maladies e de la délivrance. Soit au Portugal soit en RDC à Bondo, j’ai été choisi par les évêques comme exorciste des diocèses, pendent 20 ans. J’aime beaucoup ces deux activités : guérir et délivrer pour rendre les gens libres des puissances du démon et aussi de la sorcellerie, de la magie et des leurs contraintes maléfiques.

Depuis mon arrivée au Congo je me suis engagé pour suivre les villages de la brousse, car les gens de ces réalités sont plus abandonnés des gens qui vivent dans les paroisses des centres et des villes. Car, selon le charisme Combonien, nous savons que nous sommes envoyés vers les plus pauvres et abandonnés. Et je vois qu’ici les plus pauvres et abandonnés sont les gens de brousse. Il n’est pas rare que ces gens restent même une année sans avoir la possibilité de se confesser ou pouvoir participer à l’Eucharistie. J’ai toujours où le désir et la joie d’aller rencontrer et visiter nos chrétiens en brousse, qui vivent souvent abandonnés et oubliés. Je me souviens que, à partir d’Ango, j’allais jusqu’à la dernière chapelle à 198 km souvent en poussant le vélo bien chargé sur les pentes des collines. Le gens attendait le Christ. Si j’arrive dans le village, le Christ arrive. Ma présence dans ces villages porte un air nouveau que c’est la présence du Christ même. On annonce la Parole de Dieu, on confesse les gens, on célèbre l’Eucharistie, et on passe les journées avec les gens. Je restais en brousse même trois semaines, en rentrant après à la Paroisse au centre, fatigué et sale mais avec l’âme remplie de joie.

Les souvenirs les plus touchants sont les souvenirs de sept ans vécus en guerre (de 1996 jusqu’à 2003), à Ango et Bondo, dans sa brousse. Quand les militaires de Mobutu d’un côté e ceux de Bemba et Kabila père, se sont donné bataille les tirs de fusil et roquettes touchèrent le village et nos maisons. Les militaires s’adonnaient aux pillages dans les maisons et à l’église. Ils pensaient même que nous cachions l’argent dans le tabernacle. Pour éviter désastres je lassais vide le tabernacle, je laissé la porte ouverte et j’amené l’Eucharistie dans ma chambre où j’avais installé un petit Autel bien soigné. Un jour de 18 heures de l’après-midi jusqu’à cinq heures du matin il y a eu des violents combats avec de milliers de coups de fusil et de tir d’obus. Les tirs des chars de combat passaient en haut de la maison et allaient éclater plus loin. Pendant toute la nuit je restais étendu par terre sur une natte en tenant sous mes yeux devant moi l’Eucharistie, et j’étais tranquille et je disais au Seigneur que ce serait beau être ensevelis ensemble et aller ensemble au Paradis. Sa présence m’aurait assuré l’entrée. En ces moments je faisais une expérience très forte de la présence du Christ, Autre fois quand nous devions nous refugier en brousse, je prenais l'Eucharistie dans mon sac à dos et cella était une joie immense pour moi. Sa Présence au milieu de nous nous donnait une force et un courage surprenant.

Après 50 ans de sacerdoce et de vie missionnaire je me sens comblé de joie pour ce quelle a été ma vie. Même les moments les plus difficile et douloureux me donnent paix et joie au cœur. Je suis appelé à transmettre, à donner, à partager, à rendre vivante cette joie avec les gens que le Seigneur me donne de rencontrer. Je sens que j’aime les personnes, et ce l’Amour du Christ même que je reçois et je transmets. Je pousse les gens à aimer le Seigneur et la Vierge Marie. Il faut continuer avec le même élan sans peur du futur.

Ma sœur cadette Alzira, m’a suivi et elle aussi e est sœur combonienne, et elle a fait les Vœux treize ans après moi, a travaillé aux Etas Unis, au Portugal et en Ouganda. Je ne l’ai pas influencée, et elle a choisi librement après avoir sondé différentes congrégations de sœurs. Elle a été Mère provinciale au Portugal et puis en Ouganda. Elle est professeur de Théologie biblique. Maintenant elle est supérieure dans la maison pour les sœurs âgées et Malades de Buccinigo d’Erba (Italie). Dans cette maison il y a eu plus de septante sœurs qui ont attrapé le coronavirus et parmi elles même ma sœur ; Treize d’entre elles sont mortes. Elle est guérie après avoir partagé les souffrances de toutes les consœurs.

PS :

A l’Age de 82 ans la présence parmi nous du P. Alfredo Neres est un don et un exemple. Ses souvenirs ne sont pas la clé du passé, mais la clé du présent e surtout du futur. Nous sommes témoins de sa forte charge spirituelle, de son service pour les plus pauvres et les malades, de son amour et disponibilité pour n’importe quel service qu’on lui demande. Ni la fatigue, ni la maladie, ni la pluie ne font obstacle à sa disponibilité. Même si cela coûte sacrifice il part toujours pour des visites et pour Célébrer l’Eucharistie dans les villages de brousse, transporté en moto su des sentiers qui cassent le dos. Les gens aiment sa présence et ils le cherchent, car ils savent qu’Alfredo ne dit jamais « no » ou bien « je ne peux pas » ou encore « je suis fatigué ».
Fr. Duilio Plazzotta, mccj

Noces d’or sacerdotales du Père Alfredo Ribeiro Neres

Homélie de la messe du 50e anniversaire d’Ordination Sacerdotale
du P. Alfredo Neres

Le 8 avril 2021

La Messe du 50e anniversaire d’Ordination Sacerdotale du Père Alfredo Ribeiro Neres.

1. La genèse de ma vocation

Ma vocation missionnaire Combonienne a commencé, le jour du mariage de mes parentes en 1930. Ce jour-là, ils se sont mis d’accord de prier chaque jour pour avoir un fils prêtre. Cet engagement est resté caché dans leurs cœurs, sans que personne le sache, jusqu’au jour de mon ordination sacerdotale, en 1971.

Mon père s’appelait Luis Neres et ma mère Maria do Carmo. Je suis né le 24 mars 1939, au petit village d’Aldeia Cimeira, paroisse de Montes da Senhora (Maman Maria), Proença-a-Nova, neuf ans après leur mariage. Cette vocation a murit en moi par l’exemple de vie chrétienne des parents. Avec eux, je fréquentais l’Eglise pour les différentes célébrations. On priait le chapelet ensemble à la maison et on priait toujours avant et après les repas. Après l’école primaire, à 12 ans j’ai commencé à travailler dans le commerce, à Campo Maior, dans le village où habitaient mes parents.

A l’âge de 15 ans, je me suis déplacé à Lisbonne, où j’ai continué à travailler dans le commerce. Mais 2 ans après je fis le cours de dactylographie et me suis emploie dans le bureau d’une grande entreprise de cosmétiques. Avec la pratique dans le bureau et les études à l’école commerciale Ferreira Borges, en Alcânara, le patron m’a confié da direction d’une section du bureau, chargé des exportations vers l’Afrique. En tenant comte de la responsabilité du travail, on me payait un salaire de 1.200$00 (escudos) par mois, correspondant à 4 fois de plus le salaire d’un ouvreur de la même entreprise, qui prenait 300$00 (escudos).

À l’âge de 18 ans (1957), il y a eu un événement qi m’a beaucoup touché : 17 jeunes, jocistes, belges venaient en avion vers le Royaume du Congo, comme missionnaires laïcs. Mais il a eu un crache d’avion où ils sont tous morts. A ce moment-là, je me suis offert à Dieu pour substituer un de ces jeunes. C’est la genèse de mon travail au Congo.

2. L’histoire de ma vocation

C‘était le mois de mai 1959, la Fête de l‘Ascension de Jésus au Ciel. Pendant la messe, ce jour-là, on lisait l’Evangile de St. Marc 16,15-20 :

« Et il leur dit : " Allez dans le monde entier, proclamez l'Évangile à toute la création.

Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné»…

Ce sont surtout ces mots qui m’ont frappé le cœur. Il y avait alors dans le monde un milliard de personnes non baptisés. Je me suis demandé : toutes ces personnes seront condamnées ? Non ! Je dois faire quelque chose pour elles. Sans rien réfléchir, je me suis dis : « Je dois aller annoncer l’Evangile pour sauver quelques-unes de ces personnes ».

Après la messe, je suis allé tout de suite parler avec le curé, P. Angelo de Lassalandra, pour lui exposer ma décision. Il s’est étonné, mais il a accepté de dialoguer. Je lui es dit que je voudriez bien aller annoncer l’évangile, pour aider les personnes à croire, recevoir le Baptême, se confesser et recevoir Jésus dans l’Eucharistie. Il m’a répondu : si tu veux faire tout cela, tu dois devenir prêtre. J’ai répondu : « Pas de problèmes ! Je veux devenir prêtre ».

Puis que la décision était prise, je commençai à faire les démarches nécessaires. Tout d’abord il faut communiquer au patron de l’entreprise trois mois avant de quitter le travail. Pour qu’il puisse trouver quelqu’un pour me substituer. Il a accepté et s’est engagé à payer toutes les dépenses du séminaire. Ce n’était pas une démarche facile : il faudrait renoncer au salaire, à l’argent aux propriétés et tout le reste. Les gens disaient que j’étais devenu fou. Ils avaient raison. C’est difficile comprendre la folie de Dieu. Tout cela a été surmonté.

Le 8 septembre 1959, j’ai donné entrée au séminaire (3 ans à Viseu et 3 ans à Maia).

En septembre 1965, je suis arrivé au noviciat de Gozzano, en Italie et deux ans après, le 9 septembre 1967, j’ai eu la joie de me consacrer au Seigneur, que, pour moi, était une consécration pour toujours.

Du Noviciat j’ai passé au Scolasticat de Venegono (Italie), pour étudier la Théologie et me préparer à l’Ordination Sacerdotale.

L’Ordination sacerdotale

Le grand jour est arrivé.

J’ai choisi comme jour de mon Ordination Sacerdotale, le 8 avril 1971, Jeudi Saint, fête de l’Institution du Sacerdoce et de l’Eucharistie.

3. Les 50 ans de ministère sacerdotal

16 ans de travail au Portugal :
1971/1976 : Animation Missionnaire à Maia (5 ans)
1982/1990 : Formation des Novices à Santarém (8 ans)
2003/2006 : Animation Missionnaire à Santarém. (3 ans)

34 ans de travail au Congo :
1976/1981 : Curé à la Paroisse de Ngilima, diocèse de Dungu. (5 ans)
1990/1999 : Curé à la Paroisse d’Ango, Diocèse de Bondo (9 ans)
1999/2003 : Curé à la Cathédrale de Bondo et Vicaire Episcopal (5 ans)
2006/2010 : Formateur au Scolasticat Kintambo – Kinshasa (10 ans)
2016/2021 : Isiro : Paroisse Ste Anne et Noviciat (5 ans),

4. Les points focaux de mon ministère
1º.
L’Evangélisation
En Afrique : Congo, Angola, Afrique du Sud, Moçambique.
En Europe : Portugal, Italie, Belgique et Angleterre.

2º. Sacrement de la Réconciliation / Confession (Point de départ pour l’Eucharistie.

3º. Catéchuménat : chemin, pour accéder aux sacrements de l’initiation chrétienne : Baptême, Confirmation, Eucharistie e Réconciliation.

4º. Prière de guérison et délivrance (A partir de l’Effusion de l’Esprit – 8 décembre 1981)