In Pace Christi

Messetti Giuseppe

Messetti Giuseppe
Date de naissance : 24/01/1952
Lieu de naissance : Caprino Veronese (I)
Premiers vœux : 25/05/1984
Vœux perpétuels : 10/05/1987
Date de l’ordination : 18/06/1978
Date du décès : 30/08/2024
Lieu du décès : Ricrán (Peru)

L’amour pour la montagne et pour la nature, son amour pour les gens de la sierra, un cœur grand et généreux : c’est ainsi que je crois peut-on résumer la vie du p. Pepe (je l’appellerai ainsi, comme l’appelaient les gens du Pérou) qui a donné 35 ans de sa vie sur les Andes centrales et qui s’est éteint tragiquement dans un accident, au cours d’une marche en montagne à 4.500 mètres sur le niveau de la mer, dans la zone de la paroisse “Santo Domingo”, de Palca, là où il travaillait.

Giuseppe est né à Caprino Veronese (Vérone) dans une famille où la confiance en Dieu était respirée avec l’air. Dès son enfance il accueille dans son cœur l’appel au sacerdoce. Enfant, il entre au séminaire diocésain. Le 18 juin 1978 il est ordonné prêtre et est affecté comme vicaire dans une paroisse du diocèse de Vérone. En lui naît de manière forte la vocation missionnaire et en octobre 1982 il entra au noviciat combonien de Venegono Superiore. Il fait sa première profession religieuse le 25 mai 1984 et tout de suite il part pour la mission du Pérou, où il reste jusqu’à sa mort, avec des courtes parenthèses : pastorale des vocations - GIM à Lecce (1989-1990), animation missionnaire à Thiene (1990-1993), un temps sabbatique de deux mois de spiritualité passés à Béthanie en Israël, dans la maison des sœurs comboniennes (janvier-mai 2010), et le cours de renouvellement à Rome (2019).

Au Pérou, excepté une année “laborieuse” passé comme formateur des postulants à (2001), tout son ministère se déroule sur la sierra : dans les paroisses de S. Miguel Chaupimarca et de S. Juan Pampa, à Cerro de Pasco, une expérience d’insertion dans le district de Chaulán, dans les paroisses de S. Pedro a Huánuco, de S. Pedro a Yanahuanca, de la Santísima Cruz di Baños, encore dans la paroisse de S. Pedro à Huánuco et enfin dans celle de S. Domingo de Guzmán, de Palca.

Pepe a été un homme simple, austère, essentiel. Avec facilité il entrait en relation avec les personnes et a été capable de cultiver l’amitié tout au long des années. Pour beaucoup de personnes il a été un ami bon, un conseiller, un père ou un grand frère. Les célébrations qui ont accompagné sa mort ont été un signe éloquent de la semence abondante d’Evangile et de bonté qu’il a jeté pendant sa vie. Et tous nous avons touché de nos mains le fruits de ce travail.

Le p. Pepe avait de bons amis en Italie qui l’ont aidé de leurs biens. Grâce à eux, il a réalisé des œuvres importantes, toujours avec le souci des petits des pauvres, des humbles. Je rappelle seulement les dernières: la construction du “Centre d’éducation et de réhabilitation pour les aveugles Giuseppe Gariggio” (CERCI-HCO), la fondation du “CREVAL, centre de réhabilitation physique ” de Caritas-Huánuco, et un grand engagement pour réaliser une installation pour l’oxygène, très important au cours de la dure expérience de la pandémie du Covid-19.

Le silence des immenses espaces des Andes, les sentiers de montagne, la recherche du chemin par lequel personne n’était encore passé, les sommets et les lacs avec leurs noms, ont été le fil conducteur de sa vie, non seulement dans le sens physique mais aussi spirituel. Tout cela a donné de l’oxygène non seulement à ses poumons mais aussi à son amitié avec Dieu et à ses relations avec les personnes.

Le père Pepe était une véritable encyclopédie de cette partie de la sierra centrale où il travaillait et qu'il connaissait mieux que quiconque. Il aimait montrer à ses amis les milliers de photos qu'il avait prises au cours de ses longues promenades. Très souvent, il partait seul pour gravir tel ou tel sommet : il aimait cela. Et c'est seul qu'il s'est aventuré pour sa dernière randonnée, le 29 août 2024. Il a glissé et est tombé sur le troisième pic, souffrant d'un traumatisme crânien et d'un traumatisme thoracique. Peut-être est-il mort sur le coup, ou bien le froid de la nuit, à plus de 4 500 mètres d'altitude, et l'humidité de la lagune lui ont causé une hypothermie mortelle. Il est retrouvé sans vie le 31 au matin. Selon les médecins, la mort a dû survenir dans la nuit du 29 au 30 août. Les circonstances de sa mort ont choqué tous ceux qui le connaissaient et l'appréciaient, en Italie et au Pérou. Nous ne pouvons que nous incliner devant le mystère de la vie et de la mort et, sans nous poser trop de questions, remercier le Seigneur pour le don qu'il nous a fait en sa personne.

Dans la sierra, surtout l'après-midi, il y a souvent un vent fort. Aujourd'hui, le vent qui souffle dans les montagnes de la sierra tarmeña nous murmure - et nous murmurera encore longtemps - l'héritage du père Pepe : la foi, le service et la solidarité sont les seules choses qui comptent.

Merci, Père Pepe ! Une immense gratitude nous habite pour le bien que tu nous as donné. Hasta luego, querido cura andino, comme tu aimais signer ton nom. (Père Sergio Agustoni, mccj)