“P. Franco a su donner le mieux de lui-même dans l’animation missionnaire, avec son âme d’artiste”, c’est ce que P. Lino Spezia a dit au cours de l’enterrement chez les Comboniens à Milan.
P. Franco Foini était né à Breno, province de Brescia, le 4 octobre 1934. Après l’école moyenne au séminaire combonien de Crema et la seconde à Brescia, il fit son entrée au noviciat de Gozzano, où il fit sa première profession en 1953. Il commença sa théologie à Vérone pour la terminer à Venegono. Il devint prêtre le 18 mars 1961. Il passa ensuite deux ans à Brescia en qualité de promoteur vocationnel e dans l’animation missionnaire, en se distinguant dans cet apostolat qui va rester la caractéristique de son ministère missionnaire soit au Brésil, parmi les jeunes, qu’en Italie.
En 1963 il fut affecté au Brésil Sud, d’abord à Nova Venécia et puis à São Mateus, les deux dans l’Etat de l’Espírito Santo. P. Pietro Bracelli écrit: “P. Franco voulait être un tracteur dans la pastorale juvénile, soutenu aussi par l’esprit jailli du Vatican II. Ne manquèrent évidemment pas les premières réactions et les secondes non plus, venues des circonstances et des mentalités différentes ”. Dans une interview à Nigrizia, au mois de décembre 1967, P. Franco dit qu’il fallait faire naître le mouvement des jeunes catholiques, des individus authentiques et engagés dans et pour la réalité communautaire, civique et religieuse. Et il ajoutait que ses jeunes, animés de cette manière, “ont construit des maisons pour les pauvres, organisé des fêtes de bienfaisance, se sont approchés en dialogue ouvert aux problèmes religieux et personnels ”.Après 4 ans, P. Franco rentra en Italie un peu blessé par ces contrastes. Une expérience dure, sous certains aspects, mais qu’il arriva à lire, les années suivantes, pour en cueillir le mieux. Ecoutons encore P. Bracelli: “Une telle souffrance ne l’a pas détruit, mais l’a aidé à aborder la vie convaincu de pouvoir dépasser ces difficultés ”.
En 1967 il fut affecté à la province italienne où il passa le reste de sa vie (42 ans).
Après une spécialisation en spiritualité à Rome (deux ans), il développa son ministère à Brescia (trois périodes pour un ensemble de 14 ans), à Thiene (21 ans) et à Milan (5 ans). A ce propos, P. Lino Spezia dit: “Je pense que Thiene représente la période la plus jolie de sa vie. Il y a trouvé accueil et amitié et P. Franco a su donner le mieux de lui-même dans l’animation missionnaire, avec son âme d’artiste. Avec sa créativité, la fantaisie, la capacité de forger des phrases ou des slogans à effet, l’habilité à trouver des signes aptes et efficaces pour faire en sorte que les gens se rappellent de la participation aux veillées ou aux moments de prière. A Brescia aussi, il a impliqué des gens préparés et des professionnels car pour lui l’animation missionnaire signifiait conjuguer la vie avec l’Evangile et vice-versa, pour être des témoins authentiques, sérieux et engagés dans la société”.
P. Lino a souligné aussi des traits positifs de P. Franco au cours des années à Milan: sa disponibilité à l’écoute des personnes, son encouragement pendant les difficultés de la vie, l’accueil qu’il réservait aux parents et amis des missionnaires de la maison; la lecture de différents auteurs qui ont été ou sont une voix ‘prophétique’ de nos temps et qu’il transmettait ensuite, en personnalisant leurs intuitions et leurs réflexions; la place spéciale qu’il réservait à la Vierge Marie tant dans ses homélies que dans ses rencontres personnelles ou au téléphone alors que quelqu’un se trouvait en difficulté.
P. Franco est mort à Milan le 20 janvier 2012. Après la célébration chez nous à Milan, la dépouille mortelle a été transportée à son village natal de Breno, où le curé, l’abbé Francesco Corbelli, a rappelé: “son incomparable capacité d’aimanter l’attention de jeunes et adultes, enfants et grands-pères, avec son style enthousiaste, communicatif et fluent à transmettre l’Evangile du Seigneur. Dans le témoignage qu’il nous a communiqué aussi peu avant le jubilé sacerdotal il a laissé transparaître celle qui a toujours été sa passion; il avait écrit ‘Finalement j’ai compris que la mission ce n’est pas seulement aller, mais être témoins là où l’on est’”.
P. Franco a été enterré au cimetière de Breno, dans la terre de ses parents et des prêtres qui l’ont aidé à grandir et l’ont accompagné.