Le Tchad, zone très enclavée, a été le dernier territoire en Afrique centrale à recevoir l’Évangile. Il est arrivé au Gabon en 1844, au Soudan en 1846, au Congo Brazzaville en 1887, en 1890 au Cameroun, et en 1892 en Centrafrique. Ce ne sera qu’en 1929, que les premiers spiritains arriveront au Tchad. Le Tchad est donc l’Eglise la plus jeune d’Afrique.
L’origine de la présence combonienne au Tchad nous devons la chercher en deux expériences dramatiques: la fuite des soudanais vers des régions limitrophes (dû au climat d’incertitude et de terreur instauré par la dictature de Khartoum) et l’expulsion de 300 comboniens du Soudan le 27 février 1964. L’Institut a essayé de répondre à une situation d’urgence : assister les réfugiés soudanais. C’est à partir d’un travail ponctuel et temporel qu’une présence combonienne est commencée et s’est développée en République Centrafricaine. Plus tard, on sera ouverts pour venir au Tchad.
Le P. Luigi Gusmeroli, provincial, part en décembre de 1975 au Tchad en vue d’un possible engagement des comboniens dans ce pays. La Direction Générale répond affirmativement à l’appel de l’Eglise de Sarh le 23 juin 1976. Les trois premiers comboniens sont arrivés au Tchad le 29 juin 1977. Ils seront donc un petit groupe inséré dans une Église locale où spiritains et capucins avaient bâti les fondations et les jésuites avaient déjà donné un certain style. Une Église marquée par le défi de l’Islam, l’unité entre foi et développement, l’importance donnée à la formation des laïcs, une catéchèse nationale articulée et unifiée… Dès le début, les nouveaux arrivés ont été conscients qu’ils continuaient une praxis missionnaires entamée par d’autres.
Le groupe combonien du Tchad se trouve vite confronté à une situation de violence, insécurité et guerre civile. Le provincial, à Bangui, demandera aux nouveaux arrivés leur accord pour aller vivre au Tchad. Certains déclineront la proposition par la crainte de vivre dans un pays dangereux.
Le 23 avril 1983 le groupe combonien du Tchad demande au père Général et plus tard au Chapitre de 1985 leur désir de devenir une Délégation autonome. Ce désir n’était point un signe de mésentente entre les comboniens du Tchad et de la Centrafrique, mais plutôt un désir de répondre davantage au moment particulier que l’on vivait dans l’Église tchadienne. La Direction Général érige la Délégation du Tchad le 7 mars 1989. Les membres n’étaient que seize de trois nationalités. Petit à petit on grandit. Le 15 avril 2001 le décret d’érection de la province du Tchad est établit. La nouvelle province est formée par trente comboniens de onze nationalités et dont l’âge moyen n’est que de 42 ans. Le 1 janvier 2014 le Tchad redevient Délégation avec 25 membres de 13 nationalités. D’après les dernières données les 28 comboniens présents au Tchad sont de 15 nationalités.