Rep. Centrafricaine

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Site: Bangui

Depuis 1955 le Sud Soudan connut une guerre civile intense qui eut comme une des conséquences l’expulsion de tous les missionnaires en 1964. Beaucoup de Soudanais chrétiens se réfugièrent en RCA : la plupart étaient des chrétiens issus des anciennes missions comboniennes. Ils étaient totalement délaissés et abandonnés à leur triste sort de brebis sans berger. La congrégation de concert avec l’Évêque de Bangassou, opta pour la prise en charge ces chrétiens venus du Soudan. Ainsi, le 15 aout 1966 les premiers comboniens arrivèrent en RCA, tous anciens missionnaires du Soudan.

Avec cette arrivée, on assista à la naissance des missions parmi les refugies. En effet, l’Est de la RCA, tout près du Soudan, on pouvait compter 25.000 réfugiés, assistés par des Organismes Internationaux. Deux Pères et deux frères Comboniens initièrent la mission d’Abossi, à une dizaine de Km du Soudan. Considérant de nombreuses incursions de l’armée soudanaise dans le secteur, le gouvernement centrafricain, par mesure de sécurité, déplaça les réfugiés dans le secteur de Mboki, à 200 km du Soudan ; toutefois environ 5.000 d’entre eux demeurèrent à Abossi, se déclarant centrafricains. C’est ainsi que les Comboniens se partagèrent entre Abossi et Mboki. C’était fin 1967.

Missionnaires comboniens Agbosi.

Un pied à terre à Bangui, la Capitale. La nécessité d’une maison d’accueil et d’une procure pour assurer une assistance aux missions de l’Est aboutit à l’acceptation à Bangui de la vaste paroisse Notre–Dame de Fatima. Depuis lors sur son territoire, cinq nouvelles paroisses ont été créées). Les trois Comboniens, arrivés à Bangui le 13 novembre 1967, partagèrent la vie communautaire avec les Peres du Saint Esprit. Ils prendront la responsabilité directe de la paroisse en octobre 1968. 

Après 1967, un autre groupe de Comboniens (pères, frères et sœurs) arriva pour la pastorale, pour les lépreux, pour fonder un séminaire à Mboki et pour l’hôpital construit par la Croix Rouge. En 1969, les Comboniens prirent en charge aussi la Mission d’Obo. En juin 1971, la fermeture d’Abossi, décrétée par les autorités, permit l’ouvrir un nouveau poste à Bazia, près de Mboki. L’accord de paix signé à Addis Abeba, en février 1972, sonne le glas de la guerre civile au Soudan : les réfugiés soudanais commencèrent à rentrer chez eux. Vers la mi 1973, tout le monde était parti : Mboki et Bazia furent abandonnés. Surgit alors la question de rester à Obo ou quitter définitivement l’Est de Centrafrique.

En avril 1973, La Direction Générale trancha : il faut y rester et prendre aussi en charge d’autres missions dans le diocèse de Bangui. A l’Est du pays, on accepta Zemio (septembre 1973). Dans l’archidiocèse de Bangui, ce fut le tour de Boda et de Mongoumba (au cours de l’année 1974) ; en septembre 1975, les paroisses de Dékoa (aujourd’hui dans le diocèse de Kaga-Bandoro) et Grimari (diocèse de Bambari). En 1982 on confia aux comboniens la paroisse de Mbata. Toutes ces missions étaient tenues par les Peres Spiritains, sauf celle de Mongoumba, tenue par les Dominicains espagnols. A la fin de cette même année 1975, après sondage parmi les Comboniens en RCA, la Direction Générale érigea la Délégation en Région et quatre ans plus-tard en Province (cf Chapitre Général de 1979).

En janvier 1979, les Comboniens prirent en charge la mission de Tokoyo, paroisse située dans de la ville de Bangassou. Elle leur permettra d’avoir une base au centre du Diocèse et d’assister les confrères de Zemio et de Obo, isolés à cause de grandes distances et surtout des mauvais états des routes. Deux pères y sont affectés : le premier se dédia aux activités pastorales paroissiales et le second intervint au petit Séminaire diocésain comme professeur et directeur spirituel.

Le chapitre Général de 1975, tenant en compte l’instabilité socio-politique de l’Afrique et la perspective de collaboration avec d’autres forces missionnaires, accepta l’idée d’une expansion combonienne au Tchad. Furent acceptées tours à tours deux missions dans le diocèse de Sarh : Moïsala (1977) et Bedjondo (1978) ainsi que Doba dans le diocèse de Moundou. Dans le diocèse de Sahr, depuis 1993-1994, les Comboniens travaillent des paroisses de Kassaï et Begou. Les missions comboniennes du Tchad ont fait partie de notre Province jusqu’en juillet 1989 quand le Tchad fut érigé en Délégation.

Les années quatre-vingt sont marquées surtout par trois événements à savoir la Maisons Comboni, le Postulat (Maison Saint Joseph et le Grand séminaire inter diocésain Saint Marc.

° La Maison Comboni (Septembre 1984). La province a finalement eu son siège. La nouvelle maison baptisée « Comboni », agrandie et complétée par des magasins et chambres de passage (1988), peut enfin répondre à sa tâche.

° Le Postulat Combonien : A la fin des années soixante-dix l’ouverture d’une maison de formation avait été envisagée et ce c’est qu’en 1987, lors d’une assemblée provinciale, que la décision avait été prise. La même année, après une infructueuse tentative au Tchad, c’est finalement la paroisse Notre Dame de Fatima à Bangui qui abrita les premiers pas du postulat avant de regagner le site actuel à Bimbo en octobre 1990.

° Les Comboniens au Grand Séminaire Saint Marc à Bangui : A la demande de la Conférence Épiscopale Centrafricaine (C.E.C.A.) la Direction Générale y répond favorablement. C’est ainsi que dès l’année scolaire 1987-88, les Comboniens y assurent la direction, l’animation spirituelle et l’économat. Cet engagement se termine en septembre 1994.

De même, dans le cadre de la requalification des engagements, les missions de Obo (fin 1988) et de Zemio (septembre 1992) ont été remises à l’évêque de Bangassou les missions. La mission de Tokoyo (Bangassou) sera à son tours remise au clergé local en 2012.

En la date du 13 avril 2012, avec décision du Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, l’Institut Combonien en Centrafrique obtint la Personnalité juridique : «il est accordé à l’association dénommée : « Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus » (MCCJ), l’agrément d’exercer sur le territoire centrafricain les activités énumérées en conformité avec les objectifs et but à savoir :

Participer au travail de l’annonce de l’Évangile par la gestion de projet et affecter des contributions financières visant les structures physiques nécessaires ;

Promouvoir la connaissance de la doctrine Catholique et de manière particulière la doctrine sociale de l’Église ;

Promouvoir la diffusion du charisme combonien et prendre soin de la formation des missionnaires comboniens. »

Depuis le 05 décembre 2013, date du début des hostilités entre les rebelles Seleka et Anti-balaka, jusqu’au 19 janvier 2017, (date du départ des derniers déplacés de Notre Dame de Fatima) les paroisses comboniennes de Bangui, Boda, Dekoa et le Postulat Saint Joseph ont accueilli de milliers de personnes déplacées dans des conditions lamentables.

Enfin la circonscription connut un changement juridique. D’après l’orientation du XVII Chapitre Général qui préconisait la possibilité d’unification entre provinces, Centrafrique et Tchad pour ne citer que celles-là, le Père Général décida par le Décret du 31 mars 2013 le changement du statut juridique de la Province du Centrafrique, qui devient Délégation de la République Centrafricaine (RCA) à partir du 01.01.2014.