Samedi, 12 février 22
Après son arrivée en RDC (alors Zaire), j’avais rencontré Fr. Ivan (à gauche dans la photo) plusieurs fois dans divers endroits. Mais seulement dernièrement à Butembo j’ai eu l’opportunité et le plaisir de vivre ensemble pendant environ deux ans très beaux, et découvrir un sympathique et saint frère missionnaire et un maître des choses de l’Esprit. J’étais déjà à Butembo quand lui est arrivé dans la communauté avec la charge d’économe soit pour la communauté soit pour la propédeutique et le Postulat Frères.

Frère IVAN CREMONESI
Crema (I) 27.9.47 – Goma (RD Congo) 8.2.2022

Témoignage de Fr. Duilio Plazzotta

Après son arrivée en RDC (alors Zaire), j’avais rencontré Fr. Ivan plusieurs fois dans divers endroits. Mais seulement dernièrement à Butembo j’ai eu l’opportunité et le plaisir de vivre ensemble pendant environ deux ans très beaux, et découvrir un sympathique et saint frère missionnaire et un maître des choses de l’Esprit. J’étais déjà à Butembo quand lui est arrivé dans la communauté avec la charge d’économe soit pour la communauté soit pour la propédeutique et le Postulat Frères.  Pendant deux ans j’ai pu découvrir ses belles qualités et le beau chemin spirituel qu’il avait parcouru et qui transmettait avec enthousiasme et vivacité.

 Dans les dernières années il sentait que l’expression de sa spiritualité était bien exprimé par les très fameux tableau de Rembrandt du « Fils Prodigue »  ou mieux du « Père Miséricordieux ». Il a lancé cela pour tous les confrères dans chaque e-mail envoyé. Ce que le fascinait c’étaient les deux mains du Père : l’une masculine et l’autre féminine, càd les deux aspects de la Paternité et MATERNITE’ de Dieu. Ivan a vécu lui-même ces deux aspects dans son être missionnaire. Je mettrai par premier la maternité de Dieu en Ivan. Je dirais que le fr Ivan était une « MERE » pour la communauté et pour les gens. Il avait un particulier esprit de service et dans une communauté quelconque, il aimait se dédier à la cuisine pour donner aux confrères le plaisir de s’assoir à table et de partager des bonnes choses et … de bons discours. 

Dans notre communauté, comme une bonne « maman » il voulait tous à table ponctuels. Il aimait à nous stimuler avec des réflexions théologiques de pointe, suscitant des vivaces discussions. Il était très attentif aux besoins de chacun et il avait la joie de servir et d’aider. Une de ses phrases que dernièrement répétait et il aimait, était : « la tendresse maternelle sauvera le monde ». Il aimait accueillir les gens pas en serrant la main, mais avec une chaleureuse étreinte. Je me rappelle qu’un jour l’Evêque de Butembo Mgr Sikuli est venu nous visiter : nous tous le saluâmes en serrant sa main, tandis que Ivan avec grande surprise de Mgr l’a accueilli avec une chaleureuse étreinte, en disant : « quelle joie pouvoir embrasser mon Evêque ».  Il rappelait et en parlait avec émotion de sa maman et de son papà et de ses frères.  Comme aspect de la « Paternité de Dieu en Ivan » je mettrai en premier plan son attention et estime envers tous les confrères. Son désir de faire connaitre aux plus jeunes la vie de ceux qui nous ont précédé. A Kimwenza (Kinshasa) il désirait ardemment qu’il y ait un « MEMORIAL » avec les photos de tous les confrères décédés qui avaient travaillé au Zaïre (après RDCongo). Les photos sur base d’aluminium étaient déjà faites, mais il n’a pas eu le plaisir de voir les travaux entamés pour ce mémorial.  Arrivé à Butembo il a voulu que les mêmes photos, imprimées sur papier soient fixé sur différents tableaux dans le grand salon des rencontres de l’Animation Missionnaire.  Souvent il reprenait les profils écrits sur la vie missionnaire des confrères et les lançait dans l’Internet. Il avait à cœur son cheminement spirituel, mais aussi celui des confrères et bien qu’il n’était pas chargé de cela dans la Province, c’était lui qui poussait ladite « formation permanente » des confrères. Il aimait les réflexions de théologiens et exégètes comme Maggi, Castillo, Farinella, Paoli. Il les relançait aux confrères. Très convaincu des mots de Maggi à propos des homélies qu’il reportait dans chaque e-mail et que disent : « Se préparer est le premier engagement d’un prêtre par respect à la Parole, et par respect à l’Assemblée.  Celui qui participe à l’Eucharistie a le droit d’une meilleure exégèse. L’improvisation et une grande trahison ».  

Pour moi la période passée avec lui et les confrères de Butembo, ont été pour moi un stimulant pour des nouvelles réflexions théologiques et spirituelles, que m’ont fait maturer. La spiritualité d’Ivan avait des racines profondes dans le temps qu’il dédiait à la prière et la méditation de l’Evangile, et il les exprimait dans ses interventions pendant les célébrations. Sa santé n’était pas solide. Déjà par le passé il avait eu de problèmes aux artères des jambes : avait été « un acharné fumeur de cigarettes » et cela lui avait procuré une occlusion des artères inguinales, pour lesquelles a dû subir une intervention chirurgicale avec insertion de stent dans deux vases pour tenir ouverte l’artère. Il a dû renoncer absolument à fumer, mais cela lui a laissé des suites avec problèmes respiratoires. Il souffrait aussi de la goutte, que lui donnait beaucoup de douleurs aux articulations des jambes. Mais il savait supporter cela et continuait à dépasser la douleur et continuer dans son service.  Ils ne manquaient pas des moments de se fâcher, qu’il réprimait vite. Il était un qui savait demander pardon avec humilité. Il aimait sa charge d’économe et procurateur de la communauté et pour servir les confrères. Il était prêt tjrs aux besoins de la communauté sans ombre de tricherie, mais avec une générosité proverbiale. Au marché il était capable de disputer vivement le prix, déjà trop bas, avec les mamans pour les produits, et il montrait après une grande générosité en d’autres occasions. Aussi avec les propédeutes et postulants avait un langage très vif et direct, mais en disant parfois le contraire de ce que lui-même il voulait, comme ceci, en appelant les jeunes « Allez, allez », ce que pour lui c’était « Venez vite » pendant qu’il disait : « allez, allez » en les laissant perplexes.  Une fois compris son style et son langage direct, tous l’aimaient et l’estimaient. 

Toujours disponible à rendre toute sorte de service qu’on lui avait demandé. Quelque jour avant son décès, ne sachant qu’il était déjà gravement malade, je l’ai appelé au téléphone pour lui demander une commission. J’ai compris que les choses ne marchaient pas bien, étaient critiques et il souffrait effectivement beaucoup. Mais il n’a pas manqué de saluer affectueusement et enthousiasme le P. Laurent qui était à mes côtés, lui qui avait été son animateur pour l’amener chez les Comboniens. Il m’a assuré que finis sa maladie aurait fait l’achat. 

Un autre grand amis, un grand frère, qui a atteint les autres de l’autre rive, mais sa tendresse ne pourra pas rester seulement un souvenir.

Fr. Duilio Plazzotta
[comboni2000]