Jeudi 11 avril 2024
La sécurité alimentaire demeure un défi crucial dans de nombreuses régions à travers le globe, particulièrement en Afrique de l’Est où les problèmes d’injustice foncière et de déplacement exacerbent la situation. Dans la quête de solutions durables, le Partenariat entre l’Union Africaine (UA) et l’Union Européenne (UE) doit prioriser des approches holistiques qui s’attaquent aux causes profondes de l’insécurité alimentaire tout en promouvant la justice sociale et la durabilité environnementale. [AEFJN]
Le Partenariat UA-UE sert de plateforme de collaboration visant à favoriser des systèmes alimentaires durables, justes et résilients. Au cœur de ce partenariat se trouve la reconnaissance de la prospérité mutuelle, veillant à ce qu’aucun continent ne soit exploité au détriment de l’autre. Cependant, atteindre la sécurité alimentaire nécessite de transcender les préoccupations immédiates et de s’attaquer aux défis systémiques ancrés dans l’ordre alimentaire mondial.
L’une des initiatives clés au sein de ce partenariat est l’expansion des efforts pour lutter contre l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Est, avec l’Ouganda comme point d’entrée. Cependant, cette expansion rencontre des obstacles significatifs, notamment dans les régions marquées par les conflits et les litiges fonciers. Dans le nord de l’Ouganda, l’héritage de la guerre de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a laissé une empreinte durable sur le tissu social, contribuant aux litiges fonciers persistants qui entravent la productivité agricole et exacerbent l’insécurité alimentaire.
De même, le district d’Adjumani est aux prises avec des défis démographiques exacerbés par l’afflux de réfugiés, entraînant des conflits autour des ressources foncières et perturbant les activités agricoles. Ces exemples soulignent le besoin urgent de solutions complètes et durables pour aborder l’interaction complexe entre l’injustice foncière et l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Est.
Au cœur de ces efforts se trouve la promotion de l’agroécologie et des droits fonciers, reconnaissant que la terre n’est pas seulement une source de nourriture et de ressources, mais aussi un aspect vital de l’identité culturelle et de la tradition. La sagesse autochtone offre des insights précieux sur les pratiques durables de gestion des terres, mettant l’accent sur la responsabilité et le respect de l’environnement. En s’appuyant sur les connaissances traditionnelles et les pratiques autochtones, les communautés peuvent développer des systèmes alimentaires résilients qui assurent la subsistance des générations à venir.
De plus, le concept de « Notre Terre est Notre Vie » encapsule le lien profond entre la terre, la culture et l’identité. Il souligne l’importance de préserver les ressources foncières pour les générations futures tout en reconnaissant la signification spirituelle et culturelle intégrée dans le paysage. En embrassant la sagesse autochtone et les pratiques traditionnelles, l’Afrique de l’Est peut tracer une voie vers un développement durable qui privilégie à la fois la protection de l’environnement et la justice sociale.
En conclusion, aborder l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Est exige une approche multi-facettes qui s’attaque aux problèmes sous-jacents d’injustice foncière et de déplacement. Le Partenariat UA-UE fournit un cadre de collaboration, mais un changement significatif nécessitera des efforts concertés aux niveaux local, national et international. En priorisant la durabilité, la justice sociale et le respect des connaissances autochtones, l’Afrique de l’Est peut construire des systèmes alimentaires résilients qui assurent le bien-être de ses habitants et de la planète.
Elvis Ng’andwe, M.Afr
Secretaire executif-AEFJN
[Dans la photo: Elvis à l’UA-UE Systèmes alimentaires justes, durables et résilients]