Fête du Sacré-Cœur de Jésus : «... invités à nous nourrir et à nous renouveler »

« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Prenez mon joug sur vous, et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. »
(Mt 11,28-29)

Chers frères,
C’est toujours une grande joie pour nous, disciples et missionnaires, nourris par le charisme de Saint Daniel Comboni, de nous tourner vers la source sûre de l’amour infini et de la miséricorde de Dieu, révélés avec clarté dans le Sacré Cœur de Jésus. Chaque fois que nous le faisons, aussi bien comme individus que comme famille missionnaire, nous sommes invités à nous nourrir et à nous renouveler pour renforcer notre identité missionnaire et notre mission aujourd’hui. Ceci, toujours comme une expérience de foi vécue dans le milieu historique concret dans lequel nous vivons, où le Cœur de Jésus n’est pas seulement une icône de dévotion, mais continue à pardonner, à guérir, à aimer et à offrir la vie en abondance en tant que Bon Pasteur.

Les paroles de l’Écriture, tirées de l’Évangile de Matthieu, choisies comme source d’inspiration pour ce message, ont une double invitation. D’une part, l’invitation de Jésus à chacun de ses disciples : « Venez à moi ». D’autre part, l’invitation à apprendre de Lui parce qu’il connaît notre pauvreté : « Apprenez de moi, qui suis doux et humble de cœur ». Ces invitations qui viennent du Cœur de Jésus ne sont rien d’autre que les deux facettes d’une même expérience de rencontre personnelle vécue avec le Seigneur. En effet, il est le refuge et la force de notre chemin missionnaire, souvent marqué par tant de luttes et de défis. À la croisée des chemins où nous nous trouvons, en particulier à ce moment de l’histoire, alors que nous cheminons avec les personnes que nous sommes appelés à vraiment aimer et servir comme un don de Dieu pour nous, ces défis de Jésus sont particulièrement importants. Nous partageons les douleurs et les espérances de tant de personnes déplacées et plongées dans toutes sortes de souffrances à cause de guerres insensées, comme celle en cours au Soudan, terre aimée de Comboni ; des injustices sociales et économiques ; des persécutions et des changements climatiques qui obligent tant de personnes à quitter leurs maisons et à migrer à la recherche d’une vie plus digne pour eux et leurs familles. Rappelons-nous aussi que beaucoup continuent à être exploités au profit de quelques-uns, comme c’était le cas à l’époque de Comboni. Sans aucun doute, ce sont des temps difficiles, plutôt décourageants, mais c’est dans ce contexte que nous sommes invités à nous tourner et à apprendre du Cœur de Jésus comme source d’espérance et de vie nouvelle. Nous sommes mis au défi, aujourd’hui, d’être ces présences discrètes mais crédibles de l’amour et de la miséricorde de Dieu, « toujours prêts à donner une explication à quiconque nous demande la raison de notre espérance » (1 Pt 3,15).

« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos ». Cet appel généreux de Jésus nous invite à nous reconnaître humblement comme ayant besoin de lui, à être accueillis, aimés et pardonnés à nouveau afin d’être intérieurement transfigurés à la ressemblance du Bon Pasteur. De cette manière, nous pouvons vivre la mission - dans un monde qui présente tant de défis - en nous sentant profondément soutenus par Jésus, comme des branches enracinées en Lui, ce à quoi le 19^ème Chapitre Général nous appelle également. Une invitation que nous ne pouvons jamais oublier si nous voulons renouveler notre confiance en Lui et non en nous-mêmes (cf. Ecrits 6880-81) et obtenir ainsi ce “repos” que seul Jésus sait donner aux cœurs troublés, fatigués, qui ont besoin d’attention et de vie. Mais aller à Jésus a une implication incontournable et inévitable : « Prenez mon joug sur vous », cela signifie être prêt à partager sa mission avec sa même passion qui l’a conduit à offrir sa vie pour nous sur la croix. Nous partons toujours de lui, qui est le soutien sûr de la mission en tout temps et en tout lieu, comme nous le rappelle le pape François : « En recevant le ‘joug de Jésus’, chaque disciple entre en communion avec Lui et participe au mystère de sa croix et à son destin de salut » (Audience générale, 14 septembre 2016).

D’où le deuxième défi : « Apprenez de moi, qui suis doux et humble de cœur ». De Jésus, nous apprenons à donner notre vie par amour, comme Lui et Comboni l’ont fait et comme tant de frères et sœurs de notre famille combonienne le font encore de manière discrète et souvent cachée. Aujourd’hui encore, c’est le chemin de la mission auquel nous sommes invités : connaître les sentiments du Cœur de Jésus pour l’imiter ; apprendre de Lui pour partager avec les autres ; vivre pour faire vivre les autres, toujours avec une grande humilité !

Sur le chemin de la formation permanente de l’Institut, cette année dédiée à la spiritualité, l’espoir pour chacun de nous est de se familiariser de plus en plus avec la Parole de Dieu afin de vivre en profondeur notre relation avec le Seigneur. Pour cela, il est nécessaire de raviver l’espérance pour avoir des cœurs renouvelés, des communautés qui vivent dans la joie et la communion, pour vivre la mission comme un don vécu dans l’amour du Cœur de Jésus, capable d’effacer nos peurs et de rafraîchir une espérance vivante, dans la compassion et la charité.

Cette fête est une merveilleuse occasion de renouveler notre consécration. Nous vous invitons à le faire avec le regard fixé sur le Cœur de Jésus, en nous offrant à nouveau, sans réserve, à celui qui nous a appelés dans son amour à partager cette mission dans le même esprit que Saint Daniel Comboni. Nous sommes en chemin, souvent fatigués et opprimés, mais sans perdre la joie et l’espérance, parce que Jésus qui nous accueille dans son cœur, nous nourrit et nous envoie en son nom. Il ne nous abandonne jamais ! Nous ne sommes jamais seuls ! Sa promesse demeure : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20).

Le Conseil Général