Brève réflexion pour célébrer ensemble Octobre,le mois missionnaire, et nous préparer à la fête de Saint Daniel Comboni.
Très chers confrères,
“Notre identité combonienne consiste, dès son commencement, dans l’accueil de l’initiative de Dieu comme Comboni a fait, en se laissant consacrer par le Père avec le don de l’Esprit et en nous sachant envoyés par Lui pour le service de l’Evangile. Notre identité combonienne nous interpelle à mettre la sainteté comme fondement de la vie et de la mission de chacun d’entre nous et de tout l’Institut” (AC ’03, 53-54).
La mission naît d’une rencontre
L’expérience des missionnaires dans l’histoire biblique, l’expérience de ces hommes et femmes envoyés par Dieu, nous apprend que la mission arrive toujours en seconde position, après une première rencontre fondamentale: la rencontre avec Dieu. Fait mission celui qui a rencontré Dieu et s’est épris de lui.
La mission, nous le savons bien, est initiative de Dieu. C’est Dieu lui-même qui donne origine à la mission: c’est Lui qui appelle, Lui qui suscite ses témoins, Lui qui ouvre les yeux de ses envoyés sur une histoire humaine à réorganiser et dont s’éprendre; une histoire à réorganiser selon un projet qui est le sien, avec ses yeux et son cœur. La mission, alors, est la conséquence d’une découverte et d’une surprise de Dieu dans notre propre vie. L’histoire de tout missionnaire est, en quelque sorte, l’histoire d’un témoignage, d’une rencontre vécue. La mission, alors, devient l’annonce du Christ rencontré, aimé et vécu.
Et le message de la mission commence non alors que nous avons appris ce qu’on a à dire ou à faire, mais alors que nous arrivons à assurer que le Dieu que nous avons rencontré est croyable. Jusqu’à-ce que Dieu n’est pas un “Toi” qui parle et pénètre notre vie en occupant de l’espace, du temps et en devenant la priorité, il nous sera difficile de nous éprendre de la vraie mission.
La mission se construit sur la Parole
Le vrai missionnaire c’est qui? C’est quelqu’un qui tout au long de sa vie dit ce que Dieu lui a communiqué. C’est quelqu’un qui raconte la rencontre qu’il a eue avec Dieu.
Est missionnaire celui qui reste disponible à l’initiative de Dieu, celui qui donne du temps et de l’espace à Dieu afin qu’il parle. Ce n’est pas facile de laisser Dieu parler et de l’écouter. Quand Dieu parle, il demande un long silence et aussi du temps pour être compris. Car alors que Dieu parle, il ne continue pas notre discours, mais il le modifie dans son contenu et dans ses priorités essentielles.
Écouter Celui qui parle: voici le premier profond effort d’une expérience de Dieu, aujourd’hui. Ils sont si nombreux les moyens de remplacer sa Parole par nos paroles, que nous ne perdons pas de temps à le laisser parler ou à attendre que ce soit Lui à parler. Nous n’avons pas l’humble patience d’attendre et d’écouter ce qu’il veut nous dire. Dieu, par ailleurs, n’est pas lent à parler. C’est nous qui sommes lents à comprendre et donc, à entrer dans sa logique.
La mission évangélique commence quand Dieu reprend à parler et nous nous disposons à écouter, pour comprendre dans la foi ce qu’il veut et pour entrer dans sa mentalité. Avec sagesse, notre Règle de Vie nous rappelle que “Le missionnaire lit la Parole de Dieu à la lumière de l’Esprit. Il l’applique à sa vie dans la méditation, se laissant juger par elle et convertir à la manière de penser et d’agir de Dieu” (RV 47.1).
Si l’homme n’écoute pas ou fait taire Dieu, il Lui enlève l’initiative et la mission devient une aventure humaine condamnée à la faillite.
La mission se révèle par le témoignage de vie
Dieu ne se démontre pas, il se montre. Toute personne humaine sait que de Dieu il ne faut pas démontrer l’existence: elle a plutôt le désir d’en sentir et d’être aidée à en percevoir la présence. Dieu est témoigné par une vie authentique de foi et de donation totale. “Vous êtes la lumière du monde. Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant vos bonnes actions ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux”, dit le Seigneur (Mt 5,16).
Les Evangiles sont très sobres à rapporter les choses que les disciples doivent dire ou faire. À l’école de la mission de Jésus, l’insistance la plus grande est donnée au style de vie de ses hérauts.
La vie des disciples implique des attitudes irréductibles.
Aux disciples, il est recommandé un œil de préférence, une tendresse agissante pour les malades, les pauvres, les lépreux, les possédés. Comme le Christ, ils doivent se passionner pour l’homme et sa libération intégrale. Comme le Maître sur le chemin d’Emmaüs, ils sont appelés à se faire compagnons de route, pour aider à cueillir un sens dans les événements. Et, comme le Christ, ils doivent préférer les pauvres et les souffrants. Amour et mission, finalement, sont un binôme inséparable.
L’attitude des disciples doit être sobre, essentielle: pauvres dans la nourriture, l’habillement, les exigences de chaque jour, les relations interpersonnelles. En outre, la mission doit se réaliser dans un climat de gratuité et de disponibilité. Les disciples doivent être prêts à tout donner, sans tenir compte de ce qu’ils auront en retour; ils doivent aimer gratuitement sans réserve et sans conditions. Et encore, tous les Evangiles annoncent par avance les possibles souffrances que les disciples rencontreront.
Les disciples doivent s’attendre aux souffrances et aux persécutions, en suivant le sort de leur Maître; mais ils ne doivent rien craindre: le Père lui-même les gardera. Pour eux, seulement le soucis d’être fidèles à leur vocation et aux exigences radicales de l’Evangile et de la Mission. À ce propos, Comboni nous rappelle que “le missionnaire, totalement dessaisi de lui-même et dénué de tout réconfort humain, travaille uniquement pour son Dieu (…). Mû seulement par la contemplation de son Dieu, il a de quoi se soutenir et nourrir son cœur en toutes circonstances. Son esprit ne demandera pas à Dieu les raisons de la mission qu’il a reçue de Lui, mais il travaillera sur sa Parole, tel un instrument docile de sa volonté adorable et il répétera, en tout temps, avec une vive conviction, et une joie profonde: Nous sommes des serviteurs quelconques. Nous n’avons fait que ce que nous devions faire” (E 2702).
Nous souhaitons à tous un octobre missionnaire plein de grâces abondantes et une profonde communion avec toute la Famille Combonienne dans la fête de notre Saint Fondateur.
Fête de Saint Daniel Comboni 2005
P. Teresino Serra et Conseil Général
10 octobre 2005, Saint Daniel Comboni